samedi 12 janvier 2008

Holderlin : commentaires de Bettina Brentano

"Je suis certaine que pour Hölderlin, c'est comme si une puissance céleste l'avait inondé de ses flots; et c'est le verbe, dans la violence de sa précipitation sur lui, qui a comme submergé et noyé ses sens. Et quand les flots se sont retirés, ses sens étaient tout débilités et la puissance de son esprit subjuguée et anéantie. Et St. Clair le confirme. « Oui, c'est cela. » Et il raconte encore: « Mais pour qui l'écoute, ce serait juste de le comparer au mugissement du vent, car il ne cesse d'éclater en hymnes, qui tout à coup s'interrompent, comme lorsque le vent tourne. Alors, de lui s'empare comme une science plus profonde, et l'idée qu'il soit fou s'évanouit totalement en vous: à entendre ce qu'il dit de la langue et du vers, on croirait qu'il est tout proche, avec ses lumières, du mystère divin du langage; et puis tout retombe pour lui dans la ténèbre et il sombre dans la confusion, songeant qu'il n'arrivera jamais à se faire comprendre. Il dit que c'est la langue qui forme tout de la pensée, car la langue est plus grande que l'esprit humain, qui n'est que son esclave; et tant que la langue seule ne le fait pas éclore en lui, c'est que l'esprit de l'homme n'a pas atteint la perfection."
Bettina Brentano


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"Le bien suprême était là, dans le cercle des choses et de la nature humaine.
Je ne demande plus où il est : il fut dans le monde, il y peut revenir, il n'y est maintenant qu'un peu plus caché. Je ne demande plus ce qu'il est : je l'ai vu et je l'ai connu."

Hölderlin, Hyperion



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