jeudi 31 janvier 2008

Interview de Pavel Lounguine à l'occasion de la sortie en France de "l'Île"

Interview parue dans le Monde du 9 janvier 2008 :

Comment dépeignez-vous le héros de L'Ile, ce moine pas très orthodoxe ?

C'est un emmerdeur. Il appartient à une tradition très ancienne, à laquelle se rattache Dostoïevski, celle des fous de Dieu, des adeptes d'une certaine bouffonnerie religieuse, ayant le don de lire dans le passé et dans le futur. Des gens qui marchaient pieds nus dans la neige, qui s'enchaînaient, se flagellaient et qui étaient respectés par le peuple pour lequel ils représentaient une sorte d'autorité spirituelle.
Sur la place Rouge il y a une cathédrale que l'on voit sur toutes les cartes postales ; elle est vouée à saint Basile, un fou de Dieu qui se promenait nu et jetait des morceaux de viande crue au visage des tsars. Il prenait la liberté de dire la vérité, au risque d'être décapité. Il y a eu aussi des folles, habillées en hommes, avec une fausse barbe.
Tous ces martyrs se vouaient à un grand spectacle au nom de Dieu, en maltraitant leur corps. L'acteur qui joue le rôle du moine appartient à cette tradition. C'est un rocker soviétique qui se défonçait d'une façon autodestructrice. Il s'est converti, et fait encore des shows, de temps en temps, dans les transes.

Votre moine fait-il vraiment des miracles ?

Pas vraiment. Ce qu'il enseigne, un peu à la manière des bouddhistes, c'est la prise de conscience, en créant des situations terre à terre, de petits psychodrames. Pour faire comprendre à son supérieur qu'il est trop attaché à son confort, qu'il est devenu un petit chef, il met de la suie sur la poignée de la porte et lui montre qu'il a peur de se salir les mains. Le miracle est incompatible avec la viequotidienne actuelle. C'est une notion incompréhensible depuis la Renaissance, à cause de l'abandon de la mystique et de l'obsession du rationnel. Il n'y a de miracle qu'à condition de détruire notre style de vie, et de savoir appréhender la mort sans peur.

Le moine est un psychanalyste ?

Un psychiatre fou, si l'on veut. Et quelqu'un de fondamentalement bon. L'Ile repose sur deux idées. La première, c'est que Dieu existe. La seconde, c'est que ce qui fait un homme, c'est sa capacité à assumer la honte, le remords, le repentir. On a tous trahi, on va tous mourir. A partir de là, inutile de chercher des significations cachées dans les "anecdotes" du film. J'ai découvert qu'une histoire simple c'était comme une éponge, qui prend des tas de sens que chacun a le droit d'interpréter à sa guise.

Ce film semble un tournant dans votre carrière...

J'ai toujours eu des relations compliquées avec l'Eglise. Je suis croyant, je vais rarement à l'église, mais je crois que nous ne sommes pas des particules élémentaires. Je suis un homme pudique, qui n'a jamais parlé ouvertement du spirituel, mais dans tous mes films, dès Taxi Blues, il y a ce phénomène de l'âme qui apparaît. Cette idée qu'à un moment, l'homme ressent le besoin de payer pour les crimes des autres. J'ai toujours été étonné, et admiratif, de voir surgir cette force qui pousse l'homme à faire des choses qui lui sont dictées par une voix intérieure, des choses pour les autres, et qui ressemblent à un sacrifice.
Je ne veux pas vivre dans un monde où on ne cherche que son propre intérêt. Jusqu'à présent, j'ai tenté d'apporter un témoignage sur une époque de grands chambardements. Aujourd'hui, j'ai le sentiment que cette période de bouleversements est révolue et que notre société ressent le besoin de méditer sur l'éternité, le péché, la conscience...

Le succès du film en Russie vous donne raison...

L'Ile y est devenu un énorme phénomène de société. A la télévision, le film a fait 48 % d'audience, un record absolu. La Russie est devenue un monde d'une course effrénée pour l'argent et le succès ; on y consomme, de manière triste et frustrée. Les gens y vivent matériellement mieux qu'avant mais ne sont pas plus heureux. Ils ne savent pas s'épanouir dans un univers sans idées, sans morale.
J'ai voulu faire un film à contre-pied de cette idéologie du matérialisme. Hier, nous rêvions de démocratie, d'entraide sociale, de libération des femmes. Aujourd'hui on attend un autre idéal, une nouvelle religion. La Russie ne sait plus où elle va, elle a besoin de spirituel. Ce pays m'évoque la Rome ancienne, où les gens étaient nourris "gratos", repus pour voter, divertis par les jeux du Colisée, avec des gladiateurs traités comme des rock stars. Un monde voué aux plaisirs, et où, dans les catacombes, des esclaves dessinaient des poissons sur les murs.

Quel sera votre prochain film ?

J'ai vu dans mon acteur de L'Ile le visage d'Ivan le Terrible. Je prépare avec lui un film sur ce tsar, pour aborder les thèmes du pouvoir, de la religion, de l'amour du peuple. Même si, déjà, je reçois des lettres qui me traitent de vieux russophobe.


L'Ile de Pavel Lounguine ressuscite la Russie des fous de Dieu

"Enorme succès en Russie, l'Ile raconte l'histoire d'un moine mystique et indiscipliné qui, dans une île perdue de la mer Blanche a la réputation de faire des miracles. Il attire les fidèles et perturbe la hiérarchie du monastère. Dans l'entretien au Monde, Pavel Lounguine explique que son moine, "un emmerdeur" appartient à une tradition très ancienne en Russie, celle des fous de dieu ayant le don de lire dans le passé et le futur. Ils défient le pouvoir et sont respectés par le peuple".
Extraits de l'article du Monde du 9 janvier 2008 :
"C'est sur une île perdue de la mer Blanche, dans l'Arctique, que se situe le monastère où le père Anatoli fait des siennes. Ce moine perturbe la vie de la congrégation. Il est toujours en retard à la messe, où il arrive avec un seul pied chaussé et braille au lieu de chanter. Iconoclaste, Blasphémateur, il houspille le père supérieur, dont il envoie les bottes au feu pour le débarasser des biens matériels ("c'est dans les bottes d'évêque que se nichent le plus de péchés"). Il vit à l'écart dans un taudis, ramassant du charbon pour alimenter la chaudière du monastère.
Selon une rumeur, il posséderait le pouvoir de guérir les malades, d'exorciser les démons et de prédire l'avenir. Les étrangers le croient, qui ne cessent de venir le consulter. Anatoli met la foi de ces visiteurs à l'épreuve ; il éconduit une femme enceinte qui voulait avorter, fait le ventriloque devant une veuve pour lui prouver que son mari est vivant et qu'elle doit abandonner sa ferme pour le rejoindre, exige d'une mère venue avec un fils à la jambe gangrenée, qu'elle reste une nuit au monastère pour garantir le miracle.
Humble, priant sans cesse le Seigneur d'avoir pitié de lui, de le purifier, de ne pas l'abandonner, Anatoli a un secret, et depuis, miné par la culpabilité, il se considère indigne de l'intérêt qu'il suscite, mi-fou, mi-illuminé, il s'est imposé une sorte d'emprisonnement pour faire acte de repentance et implorer un pardon pour pouvoir mourir en paix.
Cet halluciné est interprété avec charisme par Piotr Mamonov, ex-chanteur rock, touché par la grâce comme son personnage. Lounguine confie qu'il n'aurait pas tourné le film sans lui. »
Mon avis : Ce personnage correspond exactement aux personnages de Dostoïevski qui les vénérait également. Ils sont essentiellement apparus suite à un schisme sur la liturgie : on les appelait les « vieux-croyants », car ils avaient refusé l'évolution de la liturgie. Ermites errants, vivant selon le voeu de pauvreté, ils étaient extrêmement populaires en Russie par rapport au clergé. Et quand un écrivain comme Dostoïevski les louait, voilà qui en ajoutait encore. D'ailleurs Dostoïevski était assez peu clérical. Le clergé est toujours suspect en Russie. Surtout ces croyants sont des mystiques, doublés de personnes qui cherchent le bien : ce sont eux qui sont au plus près de la Russie croyante (Cf l'article sur Dostoïevski consacré à la religion).
Dans les frères Karamazov, Dostoïevski décrit le père Zossime, un vieux croyant, s'agenouillant et baisant les pieds du héros, Dimitri Karamazov, sans un mot, dès qu'il le voit et alors qu'ils ne se connaissent pas, lequel héros est sur la voie de la rédemption. La Russie, Quoi !! Tout simplement parce que le prêtre a reconnu un homme bon. Quel mysticisme !


Extraits de Requiem :

Préface

Non, je n'étais pas sous un ciel étranger,
Ni protégée par des ailes étrangères.
J'étais alors avec mon peuple,
Là où mon peuple était, pour son malheur.

1961




Introduction


C'était le temps où ne souriait
Que le mort heureux de goûter la paix
Comme une breloque inutile, Leningrad
Pendait aux murs de ses prisons,
Et le temps où, fous de douleur,
Marchaient déjà des régiments de condamnés,
Et les locomotives leur sifflaient
Le chant bref des adieux.
Les étoiles de la mort se figeaient au ciel,
La Russie innocente se tordait
Sous les bottes sanglantes,
Sous les pneus des noirs « paniers à salade ».


1

Ils t'ont emmené à l'aube*.
Je te suivais, comme on suit la levée du corps.
Dans la chambre obscure les enfants pleuraient.
Devant les icônes le cierge avait fondu.
Sur tes lèvres, le froid d'une médaille.
Je n'oublierai pas la sueur de la mort sur ton front.
Moi, comme les femmes des strelits,
Je hurlerai sous les tours du Kremlin.

Moscou, Koutafia*, 1935

*Il s'agit de l'arrestation en 1935 de N.N.Pounine, le troisième mari d'Akhmatova.
*Nom d'une des tours du Kremlin où Akhmatova s'était rendue pour solliciter la libération de son mari.



2

Le Don paisible coule doucement.
La lune jaune entre dans la maison.

Elle entre, la toque sur l'oreille.
La lune jaune voit une ombre.

Cette femme est malade,
Cette femme est seule,

Son mari dans la tombe et son fils en prison.
Priez pour moi.


1940


3

Non, ce n'est pas moi, c'est une autre qui souffre.
Je n'aurais pu souffrir ainsi.
Tout ce qui s'est passé, qu'un drap noir le recouvre,
Et qu'on emporte les lanternes...
C'est la nuit.



4

Si l'on t'avait prédit, moqueuse,
La préférée de tous tes amis,
Joyeuse pécheresse de Tsarkoïe Selo,
Ce qui t'attendait dans la vie -
Comment, la trois-centième, un colis à la main,
Tu ferais la queue sous les « Croix »*
Et comment, avec tes larmes brûlantes,
Tu fondrais la glace du jour de l'An ...
Là-bas le peuplier de la prison se balance.
Pas un son. Combien de vies innocentes
Agonisent-elles là-bas ?

*Sous les murs d'une prison célèbre à Léningrad.



5

Depuis dix-sept mois je crie,
Je t'appelle à la maison.
Je me jetais aux pieds du bourreau,
O toi, mon fils et mon épouvante* !
Tout s'est embrouillé pour toujours.
Et je ne sais plus maintenant
Qui est la Bête, qui est l'homme.
Et quand viendra l'exécution.
Et seulement des fleurs couvertes de poussière,
et le tintement de l'encensoir, et des traces
Quelque part, vers nulle part.
Et me fixe droit dans les yeux
Et me menace d'un désastre proche
Une étoile énorme.


Août 1939.

*Rappelons que le fils de l'auteur passa près de quatorze ans dans les prisons et les camps de concentration.



7
La sentence

Et le mot de pierre est tombé
Sur ma poitrine encor vivante.
Ce n'est rien, n'étais je pas prête ?
Bien ou mal, je m'en tirerai.

Aujourd'hui j'ai beaucoup à faire :
Il faut que je tue ma mémoire.
Il faut que mon âme soit de pierre.
Il faut apprendre à vivre de nouveau.

Sinon... Le chaud murmure de l'été
Célèbre sa fête à ma fenêtre.
Je pressentais depuis longtemps
Ce jour si pur et ma maison déserte.
Maison sur la Fontanka, 22 juin 1939



8
A la Mort

Puisque tu dois venir ...pourquoi pas maintenant ?
Je t'attends...j'ai tant de peine.
J'ai éteint la lumière et j'ai ouvert ma porte,
A toi, si simple et merveilleuse.
Prends la forme qu'il te plaira,
Fais irruption comme un obus toxique,
Ou, poids en main, viens à pas de loup, comme un bandit habile,
Ou verse-moi le poison de la fièvre typhoïde
Ou, comme en un conte inventé par toi
Et de tous connu jusqu'à la nausée,
Fais moi voir la casquette bleue*
Et le concierge pâle de frayeur.
Tout m'est égal maintenant. L'Ienissei* bouillonne,
L'étoile polaire scintille.
L'ultime épouvante obscurcit
L'éclat bleu des yeux adorés.

Maison sur la Fontanka, 19 août 1939

*La casquette des agents du NKVD
*Fleuve de Sibérie.



9

Déjà la folie, de son aile,
Couvre la moitié de son âme.
Elle m'abreuve de son vin de feu
Et m'attire dans sa noire vallée.

Et, moi, j'ai compris
Que je devais lui céder la victoire,
Prêtant l'oreille à mon délire
Comme si c'était celui d'une autre.

Et la folie ne me permettra pas
De rien emporter avec moi,
Même si je la supplie
Et la fatigue de mon ardente prière :

Ni le regard terrible de mon fils
Souffrance pétrifiée,
Ni le jour où tonna l'orage,
Ni l'heure de visite à la prison,

Ni la douce fraîcheur des mains,
Ni l'ombre frémissante des tilleuls,
Ni le bruit léger et lointain
Des derniers mots de réconfort.

Maison sur la Fontanka, 4 mai



Epilogue

1

J'ai appris comment se flétrissent les visages,
Comment la peur regarde sous les cils baissés,
Comment la souffrance burine sur les joues
Des pages rudes en signes cunéiformes,
Comment les boucles noires et cendrées
Soudain deviennent argentées,
Le sourire se fane sur les lèvres dociles,
Et l'effroi tremble dans un petit rire sec.
Et je ne prie pas pour moi seule,
Mais pour tous ceux qui étaient avec moi là-bas,
Dans un froid de loup et dans un juillet brûlant,
Sous le mur rouge devenu aveugle.


REQUIEM d'Anna AKHMATOVA (1889-1966)

"Dans les années terribles de la léjovchtchina*, j'ai passé dix-sept mois dans les files d'attentes des prisons de Léningrad. Un jour, quelqu'un me « reconnut ». Alors, la femme qui se tenait derrière moi, les lèvres bleues, et qui, bien sûr, n'avait jamais entendu mon nom de sa vie, sortant de l'engourdissement qui nous était commun, me demande à l'oreille (là-bas tout le monde chuchotait) :
- Et ça, vous pouvez le décrire ?
Et j'ai dit :
- Je peux.
Alors, quelque chose comme un sourire glissa sur ce qui avait été un jour son visage."

1er Avril 1957. Léningrad.

*Iéjov, chef du NKVD à l'époque de Staline et bras droit de celui-ci.

Tu peux pour en savoir plus consulter la fiche de wikipédia :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Anna_Akhmatova

Juste quelques remarques sur cette fiche :

Au moment où tu liras : « Dès 1890 la famille s'installe à Tsarskoïe Selo où Anna reste jusqu'à l'âge de 16 ans », je t'invite à te renseigner sur Tsarkoie Selo (littéralement le bourg du tsar), car ce lieu est avec le Peterhof et Pavlovsk, l'un des trois plus beaux endroits environnants de Saint-Petersbourg.

Sinon remarque importante et insuffisamment signalée dans la fiche, apprendre oralement et retenir par coeur a longtemps été la seule méthode pour garder les poèmes d'A.Akhmatova, pour résister à la terreur stalinienne, ce qui accroît encore son mtyhe et son aura. Les régimes totalitaires aboutissent souvent à grandir leurs opposants en montrant leur courage, soit l'effet inverse de celui recherché par ces régimes.

Elle ne doit la survie de son poème qu'à la seule mémoire. A partir de 1936, elle et sept de ses amies apprennent par coeur le Requiem, comme pour les autres poèmes. Tout manuscrit découvert signifie sa mort et surtout celle de son fils emprisonné. Cette transmission orale du poème durera jusqu'en 1962,l'allègement de la terreur stalinienne autorisera AKHMATOVA à le noter par écrit.

Tu peux comparer les extraits de Requiem joints dans un autre message du blog avec les extraits figurant en lien externe en bas de la fiche Wikipédia. Tu verras que les traductions sont toujours différentes, liées à la difficulté de lire la poésie dans une autre langue.

Elle a écrit beaucoup dans la maison sur la fontanka (maison donnant sur la fontaine : en fait la maison donne sur une magnifique cour intérieure commune à plusieurs maisons et dotée d'une fontaine et d'un jardin très luxuriant et, comme à l'époque, laissé savammment à l'abandon).

J'ai visité cette maison musée qui ne contient aucun commentaire en français. J'ai du tout lire en Anglais. Deux souvenirs : un mal de tête à lire les fiches en anglais et une émotion car ils ont essayé que le musée soit la maison dans l'état où elle y a vécu. Et dans chaque pièce on raconte une partie de sa vie, dans les lieux où elle les a vécues, avec des photos d'époque etc, dans sa chambre, sa cuisine : çà m'a laissé une émotion que je ressens encore.

Anna Akhmatova : c'est triste et dur à en mourir. Beau, simple et émouvant.


La colonisation : définition de Jacques Berque

C'est là un second style, très troisième République. Il a finalement prévalu, de Jonnart à G. Le Beau. Il part d'une donnée de base : la pérennité française, d'une évidence de fait : l'impossibilité de défier l'influence des prépondérants locaux, et d'un voeu subsidiaire et compensatoire de sollicitude à l'égard des Musulmans. En ce sens, toute politique libérale est recette de domination, en même temps qu'alibi de la mauvaise conscience ».


mercredi 30 janvier 2008

Le Château des Pauvres

Une longue chaîne d'amants
Sortit de la prison dont on prend l'habitude

Sur leur amour ils avaient tous juré
D'aller ensemble en se tenant la main
Ils étaient décidés à ne jamais céder
Un seul maillon de leur fraternité

La misère rampait encore sur les murs
La mort osait encore se montrer
Il n'y avait encore aucune loi parfaite
Aucun lien admirable

S'aimer était profane
S'unir était suspect

[...]

Pauvres dans le Château des pauvres
Nous fûmes deux et des millions
A caresser un très vieux songe
Il végétait plus bas que terre
Qu'il monte jusqu'à nos genoux
Et nous aurions été sauvés
Notre vie nous la concevions
Sans menaces et sans oeillères
Nous pouvions adoucir les brutes
Et rayonnants nous alléger
Du fardeau même de la lutte

Les aveugles nous contemplent
Les pires sourds nous entendent
Ils parviennent à sourire
Il ne nous en faut pas plus
Pour tamiser l'épouvante
De subsister sans défense
Il ne nous en faut pas plus
Pour nous épouser sans crainte
Nous nous voyons nous entendons
Comme si nous donnions à tous
Le pouvoir d'être sans contrainte

Si notre amour est ce qu'il est
C'est qu'il a franchi ses limites
Il voulait passer sous la haie
Comme un serpent et gagner l'air
Comme un oiseau et gagner l'onde
Comme un poisson gagner le temps
Gagner la vie contre la mort
Et perpétuer l'univers

Tu m'as murmuré perfection
Moi je t'ai soufflé harmonie
Quand nous nous sommes embrassés
Un grand silence s'est levé
Notre nudité délirante
Nous a fait soudain tout comprendre
Quoi qu'il arrive nous rêvons
Quoi qu'il arrive nous vivrons

Tu rends ton front comme une route
Où rien ne me fait trébucher
Le soleil y fond goutte à goutte
Pas à pas j'y reprends des forces
De nouvelles raisons d'aimer
Et le monde sous son écorce
M'offre sa sève conjuguée
Au long ruisseau de nos baisers

Quoi qu'il arrive nous vivrons
Et du fond du Château des pauvres
Où nous avons tant de semblables
Tant de complices tant d'amis
Monte la voile du courage
Hissons-la sans hésiter
Demain nous saurons pourquoi
Quand nous aurons triomphé

Une longue chaîne d'amants
Sortit de la prison dont on prend l'habitude

La dose d'injustice et la dose de honte
Sont vraiment trop amères

Il ne faut pas de tout pour faire un monde il faut
Du bonheur et rien d'autre

Pour être heureux il faut simplement y voir clair
Et lutter sans défaut

Nos ennemis sont fous débiles maladroits
Il faut en profiter

N'attendons pas un seul instant levons la tête
Prenons d'assaut la terre

Nous le savons elle est à nous submergeons-la
Nous sommes invincibles

Une longue chaîne d'amants
Sortit de la prison dont on prend l'habitude

Au printemps ils se fortifièrent
L'été leur fut un vêtement un aliment

L'hiver ils crurent au cristal aux sommets bleus
La lumière baigna leurs yeux
De son alcool de sa jeunesse permanente

O ma maîtresse Dominique ma compagne
Comme la flamme qui s'attaque au mur sans paille
Nous avons manqué de patience
Nous en sommes récompensés

Tu veux la vie à l'infini moi la naissance
Tu veux le fleuve moi la source
Nul brouillard ne nous a voilés
Et simplement dans la clarté je te retrouve

Vois les ruines déjà du Château qu'on oublie
Il n'avait pas d'architecture définie
Il n'avait pas de toit
Il n'avait pas d'armure
Agonies et défaites y resplendissaient
La naissance y était obscure

Vois l'ombre transparente du Château des pauvres
Qui fut notre berceau notre vieille misère
Rions à travers elle
Rions du beau temps fixe qui nous met au monde

Il s'est fait un climat sur terre plus subtil
Que la montée du jour fertile
C'est le climat de nos amours
Et nous en jouissons car nous le comprenons
Il est la vérité sa clarté nous inonde

[...]

Le réel c'est la bonne part
L'imaginaire c'est l'espoir
Confus qui m'a mené vers toi
A travers tant de bons refus
A travers tant de rages froides
Tant de puériles aventures
D'enthousiasmes de déceptions

Souviens-toi du Château des pauvres
De ces haillons que nous traïnions
Et vrai nous croyions pavoiser
Nous reflétions un monde idiot
Riions quand il fallait pleurer
Voyions en rose la vie rouge
Absolvions ce qui nous ruinait

Dis toi que je parle pour toi
Plus que pour moi puisque je t'aime
Et que tu te souviens pour moi
De mon passé par mes poèmes
Comment pourrais tu m'en vouloir
Ne comptons jamais sur hier
Tout l'ancien temps n'est que chimères

De même que je t'aime enfant
Et jeune fille il faut m'aimer
Comme un homme et comme un amant
Dans ton univers nouveau-né
Nous avions tous deux les mains vides
Quand nous nous sommes abordés
Et nous nous sommes pensés libres

Il ne fallait rien renoncer
Que le mal de la solitude
Il ne fallait rien abdiquer
Que l'orgueil vain d'avoir été
En dépit de la servitude
O disais-tu mon coeur existe
Mon coeur bat en dépit de tout

Je ne mens jamais ni ne doute
Je t'aime comme on vient au monde
Comme le ciel éclate et règne
Je suis la lettre initiale
Des mots que tu cherchas toujours
La majuscule l'idéale
Qui te commande de m'aimer

[...]

Le long effort des hommes vers leur cohésion
Cette chaîne qui sort de la géhenne ancienne
Est soudée à l'or pur au feu de la franchise
Elle respire elle voit clair et ses maillons
Sont tous des yeux ouverts que l'espoir égalise

La vérité fait notre joie écoute moi
Je n'ai plus rien à te cacher tu dois me voir
Tel que je suis plus faible et plus fort que les autres
Plus fort tenant ta main plus faible pour les autres
Mais j'avoue et c'est là la raison de me croire

J'avoue je viens de loin et j'en reste éprouvé
Il y a des moments où je renonce à tout
Sans raisons simplement parce que la fatigue
M'entraîne jusqu'au fond des brumes du passé
Et mon soleil se cache et mon ombre s'étend

Vois-tu je ne suis pas tout à fait innocent
Et malgré moi malgré colères et refus
Je représente un monde accablant corrompu
L'eau de mes jours n'a pas toujours été changée
Je n'ai pas toujours pu me soustraire à la vase

Mes mains et ma pensée ont été obligées
Trop souvent de se refermer sur le hasard
Je me suis trop souvent laissé aller et vivre
Comme un miroir éteint faute de recevoir
Suffisamment d'images et de passions
Pour accroître le poids de ma réflexion

[...]

Ce minuit-là nous fûmes les enfants d'hier
Sortant de leur enfance en se tenant la main
Nous nous étions trouvés retrouvés reconnus
Et le matin bonjour dîmes nous à la vie
A notre vie ancienne et future et commune

A tout ce que le temps nous infuse de force.

Paul Eluard, Le Château des pauvres


mardi 29 janvier 2008

Ce ne sont pas mains de géants

Ce ne sont pas mains de géants
Ce ne sont pas mains de génies
Qui ont forgé nos chaînes ni le crime

Ce sont des mains habituées à elles-mêmes
Vides d'amour vides du monde
Le commun des mortels ne les a pas serrées

Elles sont devenues aveugles étrangères
A tout ce qui n'est pas bêtement une proie
Leur plaisir s'assimile au feu nu du désert

Leurs dix doigts multiplient des zéros dans des comptes
Qui ne mènent à rien qu'au fin fond des faillites
Et leur habileté les comble de néant

Ces mains sont à la poupe au lieu d'être à la proue
Au crépuscule au lieu d'être à l'aube éclatante
Et divisant l'élan annulent tout espoir

Ce ne sont que des mains condamnées de tout temps
Par la foule joyeuse qui descend du jour
Où chacun pourrait être juste à tout jamais

Et rire de savoir qu'il n'est pas seul sur terre
A vouloir se conduire en vertu de ses frères
Pour un bonheur unique où rire est une loi

Il faut entre nos mains qui sont les plus nombreuses
Broyer la mort idiote abolir les mystères
Construire la raison de naître et vivre heureux.

Paul Éluard, Poésie ininterrompue


dimanche 27 janvier 2008

L'homme russe à la guerre

Les arrières vivent selon d'autres lois, et jamais ils ne peuvent se fondre moralement avec le front. Leur loi est celle de la vie, de la lutte pour la vie, or nous ne savons pas vivre saintement, nous savons mourir saintement. Le front, c'est la sainteté de la mort russe, l'arrière, le péché de la vie russe.
La patience sur le front, la résignation face à des difficultés inimaginables, c'est la patience des hommes forts. C'est la patience d'une très grande armée et il y a aussi en elle la grandeur d'âme du peuple.
V.Grossman, Carnets de guerre, journaliste à Krasnaïa Zvezda


Un soleil d'hiver brille...après la victoire à Stalingrad

Un soleil d'hiver brille au-dessus des tombes collectives, au-dessu des stèles improvisées. Les morts dorment sur les hauteurs des collines, près des ruines des ateliers d'usine, dans des ravins et dans des combes, ils dorment là où ils se sont battus et leurs tombes se dressent près des tranchées, des casemates, des murs de pierre perçés de meurtrières qui n'ont pas cédé à l'ennemi, comme un monument majestueux à la simple loyauté payée au prix du sang. Terre sainte ! Comme on a envie de conserver à jamais dans la mémoire cette ville nouvelle, qui a donné aux siens une liberté triomphale, cette ville qui a surgi au milieu des ruines. Comme on a envie de se pénétrer de tout cela, les logis souterrains avec leurs cheminées fumant au soleil, les lacis de sentes et de voies nouvelles, les lourds mortiers dressant leurs fûts au milieu des casemates et des tranchées-abris. Cette ville avec des centaines d'hommes en vestes matelassées, en capotes, en chapkas à oreilles, des hommes occupés au travail de la guerre qui ne connaît pas le repos, qui portent des bombes comme on porte du pain, sous le bras, qui épluchent des pommes de terre auprès de la gueule pointée d'un canon lourd, qui se chamaillent, chantent à mi-voix, racontent un combat nocturne à la grenade. Tant ils sont grandioses, et tant ils sont quotidiens dans leur héroïsme même.

V.Grossman, carnets de guerre, journaliste à Krasnaïa Zvezda


samedi 26 janvier 2008

Liste et liens de mes films préférés

Des choix injustes, des oublis surement impardonnables, il n'y pas tout Melville, on ne retrouve pas la chevauchée sauvage...
Il a fallu faire des choix.
Peut-être un jour oserai je faire quelques commentaires pour ces films. Un grand remerciement à tous les sites qui m'ont permis cette compilation.
En tout cas je vous les présente ici, en les classant selon mes affinités :


Les Cinq films préférés :


1. Paris Texas (Wim Wenders) :
http://archive.filmdeculte.com/culte/culte.php?id=149
http://www.allocine.fr/film/critiquepublic_gen_cfilm=263.html
2. L'éternité et un jour (Theo Angelopoulos):
http://fr.wikipedia.org/wiki/L'%C3%89ternit%C3%A9_et_un_jour
http://cinema.fluctuat.net/films/l-eternite-et-un-jour/
3. Lady bird (Ken Loach) :
http://pagesperso-orange.fr/felina/doc/agend/ladybird.htm
http://www.allocine.fr/film/critiquepublic_gen_cfilm=10427&note=4.html
4.Rêves (Kurosawa) :
http://mathieu.perrin.free.fr/reves.html
http://www.horreur.com/critique-962-reves.html
5. For ever Mozart (Jean-Luc Godard) :
http://www.telerama.fr/cine/film.php?id=41093&onglet=critique
http://cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=59925
http://shangols.canalblog.com/archives/2007/12/21/7309205.html


Ceux qui suivraient d'assez près :


6. Exotica (Atom Egoyan) :
http://cinecritiques.free.fr/site/index.php?2006/05/25/330-exotica-1994-atom-egoyan
http://www.lacinemathequedetoulouse.com/films/index.php?m=f&id=1071
http://educationamoureuse.blogspot.com/2007/04/lcolire-de-nos-rves-exotica-datom.html
7. La seconda volta (Nanni moretti) :
http://www.abc-lefrance.com/fiches/Secondavolta.pdf
8. Hana-Bi (Takeshi Kitano) :
http://saigoncine.free.fr/hanabi.html
http://www.takeshikitano.net/interv18a.htm
http://www.takeshikitano.net/interv18b.htm
http://bandeapart.cinebb.com/les-classiques-f8/hana-bi-de-takeshi-kitano-1997-t1421.htm
http://kultura.over-blog.com/article-3146858.html
http://www.hkmania.com/from.php?fromurl=http://www.hkmania.com/dvd/hanabi.html
http://crow13.club.fr/asia/kitano/hanabi.htm
http://www.lesinrocks.com/index.php?id=66&tx_critic[notule]=189934&cHash=d1097eb501
9. Dolls (Takeshi Kitano) :
http://www.cineasie.com/Dolls.html
http://www.asso-chc.net/article.php3?id_article=134
http://archive.filmdeculte.com/film/film.php?id=491
10. A bout de souffle (Jean-Luc Godard) :
http://www.ecrans.fr/La-respiration-A-bout-de-souffle,1872.html
11. April snow :
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18414177&cfilm=108687.html
http://www.cineasie.com/April_Snow.html
http://www.telerama.fr/cine/film.php?id=256683&onglet=critique
12. Les cendres du temps (Wong kar wai) :
http://wkwai.free.fr/filmo/cendres/cendres-du-temps.htm
http://www.cineasie.com/CendresDuTemps.html
http://pserve.club.fr/Cendres_du_Temps.html#CT_Critique
13. Mulholland Drive (D.Lynch) :
http://www.cannes-fest.com/2001/film_mulholland.htm
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18654028&cfilm=28682.html
http://www.fluctuat.net/2825-Mulholland-Drive-David-Lynch
http://www.nimbustier.net/nimbustier/films/mulholland.html
http://www.lesinrocks.com/index.php?id=66&tx_critic[notule]=204496&cHash=86bf75b87d
14. Few of us (sharunas bartas) :
http://www.lacinemathequedetoulouse.com/films/index.php?m=f&id=883
http://pagesperso-orange.fr/daniel.weyl/Daniel/ab.htm#few
15. Pickpocket (Robert Bresson) :
http://cosmopolitanstories.blogspot.com/2007/01/pickpocket-robert-bresson.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pickpocket
http://www.searchforvideo.com/watchclip.php?title=Robert+Bresson+++Pickpocket&link=http://www.youtube.com/watch?v=PV7bpH2mFQ0&description=PickpocketThat
http://www.lacinemathequedetoulouse.com/films/index.php?m=f&id=1245
16. Je vous salue Marie (Jean-Luc Godard) :
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/godard/jevoussaluemarie.htm
http://shangols.canalblog.com/archives/2008/01/07/7475930.html
http://grapheus.hautetfort.com/archive/2006/02/03/je-vous-salue-marie.html
17. Europa (Lars von Trier) :
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/trier/europa.htm
http://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=7358
http://www.festival-cinema-nordique.asso.fr/info_enfilm.php?id=449
http://www.objectif-cinema.com/spip.php?article4057
18. La loi du désir (P. Almodovar) :
http://www.dailymotion.com/video/x1i89l_la-loi-du-desir-ne-me-quitte-pas_shortfilms
http://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=6650
19. Nos années sauvages (Wong kar wai) :
http://wkwai.free.fr/filmo/annees/nos-annees-sauvages.htm
http://archive.filmdeculte.com/culte/culte.php?id=133
http://www.lesinrocks.com/index.php?id=67&tx_article[notule]=78780&cHash=93f1a2e413
20. La nuit ( avec Jeanne moreau - Antonioni) :
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/antonioni/nuit.htm
21. Hiroshima mon Amour (Resnais) :
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/resnais/hiroshimamonamour.htm
23. Doux oiseau de jeunesse :
http://dvdtoile.com/Film.php?id=7594
http://www.cinefil.com/film/doux-oiseau-de-jeunesse
22. Selon matthieu (avec B.Magimel) :
http://biosoc.univ-paris1.fr/actu/VidCin/film10.htm
24. Le Jour se lève (M.Carné) :
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/carne/jourseleve.htm
http://www.dailymotion.com/video/x1wqp_le-jour-se-leve-1939_television
25.Le tambour (V.Schlondorff) :
http://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=8471
http://www.revuejibrile.com/JIBRILE/PDF/LETAMBOUR.pdf
26. Princesse Mononoké (Miyazaki) :
http://www.buta-connection.net/films/mononoke.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Princesse_Mononoké
http://www.abc-lefrance.com/fiches/princessemononoke.pdf
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18030022&cpersonne=18793.html
http://www.crdp.ac-lyon.fr/c/c4/articles/fichemononke.pdf
27. Agfa (Assi Dayan ) :
http://www.imineo.com/extrait.php?movie=707

28. The Killer (John Woo) :
http://frames.free.fr/killer.htm

Les autres films par Thème ou Cinéaste :


Almodovar :

La mauvaise éducation (P. Almodovar) :
http://critiques-ordinaires.ouvaton.org/article.php3?id_article=505
http://critiques-ordinaires.ouvaton.org/article.php3?id_article=505
http://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=4751
Femmes au bord de la crise de nerfs (C.Maura - P. Almodovar) :
http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=241.html
http://films.blog.lemonde.fr/2007/01/07/femmes-bord-crise-nerfs/

Aventure ... métaphysique pour Aguirre !

Excalibur :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Excalibur_(film,_1981)
http://www.ed-wood.net/excalibur.htm
http://www.jouer.org/Films/Excalibur-00323.html
Aguirre la colère de Dieu ( Werner Herzog) :
http://cine-passion.site.voila.fr/f2/aguirre.htm
http://www.cndp.fr/tice/teledoc/dossiers/dossier_aguirre.htm
http://www.cadrage.net/films/aguirre.htm
Le Pacte des Loups :
http://www.linternaute.com/0redac_actu/0101_janv/010130gevaudan.shtml
http://gerard.blogs.allocine.fr/index.blog?blog=gerard&month=2&year=2007

Besson :

Subway (Besson) :
http://membres.lycos.fr/jeanreno/films/subway.html
Nikita (Besson) :
http://membres.lycos.fr/jeanreno/films/nikita.html

Bresson :

Au hasard Balthazar (Robert Bresson) :
http://www.thbz.org/films/Au_hasard_Balthazar.php3
http://critiquescinema.canalblog.com/archives/bresson_robert/index.html
Un condamné à mort s'est échappé (Robert Bresson):
http://fr.wikipedia.org/wiki/Un_condamné_à_mort_s
http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_741537832/Un_condamné_à_mort_s
http://ann.ledoux.free.fr/pmwiki/pmwiki.php?n=Main.UnCondamn%E9%C0MortSest%C9chapp%E9

Carné :

Les Enfants du Paradis (Carné) :
http://garance.chez-alice.fr/lesenfantsduparadis.html
http://fr.youtube.com/watch?v=UJIIrguLzDw
http://fr.youtube.com/watch?v=ZMUKntPRoUo&feature=related
Quai des Brumes (M.Carné) :
http://www.marcel-carne.com/filmographie/quaidesbrumes.html
http://www.uneporte.net/LE-QUAI-DES-BRUMES-1938-,-le-DVD-zone-1-de-l-editeur-CRITERION_a528.html
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/?l=13825
Hotel du Nord (Carné) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hôtel_du_Nord
http://www.lacinemathequedetoulouse.com/films/index.php?m=f&id=2534

Clint Eatswood :

Sur la route de madison (Clint Eastwood) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sur_la_route_de_Madison
http://eastwoodclint.free.fr/clint_madison/madison.htm
http://www.telerama.fr/cine/film.php?id=37298&onglet=critique
Lettres d'Iwo Jima (Clint Eastwood) :
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18720230&cpersonne=1146.html
http://www.asso-chc.net/article.php3?id_article=612
http://www.aujourdhuilejapon.com/actualites-japon-le-film-de-clint-eastwood-sur-iwo-jima-fait-un-tabac-au-japon-321.asp?1=1

Clouzot :

Le Corbeau (Clouzot) :
http://membres.lycos.fr/bernadac/Clouzot/corbeau.html
46, quai des orfèvres (Clouzot)
http://membres.lycos.fr/bernadac/Clouzot/orfevre.html
La prisonnière (Clouzot) :
http://www-artweb.univ-paris8.fr/cinema/cineclub/cineclub2001-2002/La_prisonniere.htm
http://www.fluctuat.net/cinema/dossiers/clouzot.htm

Comédie drôle/amère, Sentiments, Huis-Clos :

Peter's Friends (K.Branagh) :
http://www.notrecinema.com/communaute/v1_detail_film.php3?lefilm=5635
http://www.telerama.fr/critiques/critique.php?id=8818
Le Mari de la coiffeuse (P.Leconte) :
http://critikcine.canalblog.com/archives/2007/04/index.html
http://blog.monolecte.fr/post/2005/07/01/107-filmo-culte
Un après midi de chien (avec Al Pacino) :
http://pserve.club.fr/ApresMidi_de_chien.html
Les liaisons dangereuses (avec M.Pfeiffer) :
http://pommealexandre.org/streaming/streamlesliaisonsdangereuses.php
http://pommealexandre.org/34567890/Fichefilm/Lesliaisonsdangereuses.htm
http://www.arte.tv/fr/cinema-fiction/Frears--Stephen/1523568.html
Le Cri du Hibou (C.Chabrol) :
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/chabrol/criduhibou.htm

David Lynch :

Dune (D.Lynch) :
http://archive.filmdeculte.com/culte/culte.php?id=6
http://www.cinetudes.com/DUNE-de-David-Lynch-1984_a181.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dune_(film)
http://films.blog.lemonde.fr/2007/05/06/dune/
Blue Velvet (D.Lynch) :
http://www.abc-lefrance.com/fiches/bluevelvet.pdf
http://www.ecrannoir.fr/real/us/lynch/filmo04.htm
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/lynch/bluevelvet.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Blue_Velvet
http://archive.filmdeculte.com/culte/culte.php?id=5
Lost Highway (D.Lynch) :
http://www.film-critik.net/lost-highway.html
http://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=1005
http://www.commeaucinema.com/film=lost-highway,1059.html
http://www.krinein.com/cinema/lost-highway-906.html
http://www.lesinrocks.com/index.php?id=67&tx_article[notule]=79073&cHash=4f793f072a
http://www.erudit.org/revue/cine/2003/v13/n3/008709ar.pdf
http://infographie.univ-lyon2.fr/~xjamet/cine.html

Historique:

Un héros très discret ( J.Audiard)
http://fr.film.wikia.com/wiki/Un_héros_très_discret
Vol 93
http://www.dailymotion.com/video/x6ryq_trailer-de-vol-93-united-93
http://www.critikat.com/article749.html
La controverse de valladolid :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Controverse_de_Valladolid
http://battujc.club.fr/econpolitique/Première/histoire%20controverse%20Valladolid.pdf
http://cinedestin.privatedns.com/telefilms/telefilmsfrancais/telefilmsfrancaisL/telefilmsfrancaisLA/lacontroversedevalladolid.htm
Né un 4 juillet (O.Stone) :
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=5455.html
http://www.commeaucinema.com/film=ne-un-4-juillet,595.html
http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=595.html
http://www.ericm.info/htm/films/ne_un_4_juillet.php
Level five (Chris marker)
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/marker/levelfive.htm
http://www.telerama.fr/cine/film.php?id=41994&onglet=critique
Band of Brothers (S.Spielberg) :
http://www.dday-overlord.com/band_of_brothers.htm
http://fr.youtube.com/watch?v=dOisDbiWI7c&feature=related
http://www.dailymotion.com/relevance/search/band+of+brothers/video/xcbmd_extrait-band-of-brothers-episode-3_events
Rome ville ouverte (Roberto Rosselini) :
http://fr.encarta.msn.com/encnet/refpages/RefArticle.aspx?refid=741535029
Allemagne année zéro (Roberto Rosselini) :
http://www.allocine.fr/film/critiquepublic_gen_cfilm=1562&ccritique=18938085.html
Le Tombeau des lucioles :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Tombeau_des_lucioles
http://www.cndp.fr/TICE/teledoc/dossiers/dossier_lucioles.htm
http://www.asiepassion.com/manga/tombeau_lucioles/
Kippour (Amos Gitaï) :
http://www.fluctuat.net/cinema/chroniques/kippour.htm
http://zata.free.fr/chronique.php?id=427
http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=6626-ba-5.html

Windtalkers (John Woo) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Windtalkers
http://www.commeaucinema.com/film=windtalkers-les-messagers-du-vent,2424.html

I comme Inclassable ou comme Irma Vep :

Irma vep (Olivier Assayas avec Maggie Cheung) :
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/assayas/irmavep.htm
http://filmcultes.jubiiblog.fr/index.php?date=200706

Jeanne Moreau :

Ascenceur pour l'echafaud (avec Jeanne Moreau) :
http://www.arte.tv/fr/recherche/1010570.html
http://www.dailymotion.com/video/xzppd_ascenseur-pour-lechafaud-1958

Jeunet et Caro :

Delicatessen (JP Jeunet) :
http://branchum.club.fr/cinema/delicatessen.htm
http://jpjeunetlesite.online.fr/web/films/delicatessen/index.php
http://www.cinefeel.net/film-11-Delicatessen.html
La cité de la Peur (JP Jeunet) :
http://www.cinefeel.net/film-12-Cite_des_enfants_perdus_La.html
http://www.panorama-cinema.com/html/critiques/citedesenfantsperdus.htm
http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=2772.html
http://www.thelin.net/laurent/cinema/films/tt0112682.html
http://cinema.encyclopedie.films.bifi.fr/index.php?pk=56876

Jules et Jim :

Jules et Jim (F.Truffaut) :
http://www.avmaroc.com/videos/tourbillon+jeanne-cLiP0h5nVrmypog.html
http://www.avmaroc.com/videos/jules+jim+1962+war-cLiPOWTwhC6Jk88.html
http://www.avmaroc.com/videos/trailer+jules+jim-cLiPsogZUKcU9tQ.html
Jules et Jim (J.Labrune) :
http://www.humanite.fr/1995-08-25_Articles_-Zoom

Ken Loach :

Kes (Ken loach) :
http://cinemasansfrontieres.free.fr/spip/article.php3?id_article=135
http://telerama.fr/cine/film.php?id=15492&onglet=critique
http://books.google.com/books?id=lha3NgHHwegC&pg=PA22&lpg=PA22&dq=kes+ken+loach&source=web&ots=AZ7NiuO6gB&sig=pBQZMCZWwcAW5GExi1nKkRCfkEs
http://fr.youtube.com/watch?v=UycWO0w852g
Riff raff (Ken loach) :
http://fr.youtube.com/watch?v=UycWO0w852g
The navigators (Ken loach) :
http://www.diaphana.fr/thenavigators/
http://www.lequotidienducinema.com/critiques/thenavigators_critique/critique_the_navigators.htm
http://www.resonance-online.com/article.php?fiche=1411
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18668215&cpersonne=6440.html
My name is Joe (Ken loach) :
http://www.cndp.fr/Tice/teledoc/actuel/..\\plans/plans_joe.htm
http://www.cinebel.be/fr/film/2616-My-name-is-Joe.htm

Kieslowski :

Blanc (K.Kieslowski) :
Rouge (K.Kieslowski) :
http://www.revuejibrile.com/JIBRILE/PDF/LETAMBOUR.pdf
http://www.lafactory.com/dvd/films/trois-couleurs-blanc-–-krzysztof-kieslowski-200603301679/
La double vie de Véronique (K.Kieslowski) :
http://www.commeaucinema.com/film=la-double-vie-de-veronique,44415.html
http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=44415.html
http://www.axelibre.org/cinema/la_double_vie_de_veronique.php
Le hasard (K.Kieslowski) :
http://www.fluctuat.net/591-Le-Hasard-Krzysztof-Kieslowski
http://www.culture.pl/fr/culture/artykuly/dz_przypadek_kieslowski

Kitano :

Sonatine (Takeshi Kitano) :
http://goldenscore.free.fr/revue.php?numero=481&numSite=5
http://www.cineasie.com/KITANO.html

Kurosawa :

Kagemusha (Kurosawa) :
http://mathieu.perrin.free.fr/kagemusha.html
Madadayo (Kurosawa) :
http://mathieu.perrin.free.fr/madadayo.html
http://shangols.canalblog.com/archives/2007/11/04/6773533.html
Dersou Ouzala (Akira Kusosawa) :
http://cine-passion.site.voila.fr/fi/dersou.htm
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/kurosawa/dersououzala.htm
http://cinecritiques.free.fr/site/index.php?2006/05/24/267-dersou-ouzala-1975-akira-kurosawa
http://www.clickjapan.org/ART/dersou_ouzala.htm

Lars von Trier :

Breaking the waves (Lars von Trier) :
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/trier/breakingthewavesdaniel.htm
http://www.ciao.fr/Breaking_the_waves__Avis_230081
The Kingdom ou l'Hopital et ses fantômes (Lars von Trier) :
http://www.ecrannoir.fr/stars/stars.php?s=46
http://www.sefronia.com/album/Riget-L-hopital-et-ses-fantomes.html
http://www.lagruyere.ch/culture/articles/06.02.09-culture.htm

Melville :

Léon Morin prêtre (Melville):
http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=538.html
http://cine.ados.fr/films/leon-morin-pretre/
Le samouraï (Melville) :
http://www.utc.fr/~macret/cine/realisateurs/melville/samourai.htm
http://www.abc-lefrance.com/fiches/samourai.pdf

Miyazaki :

Mon voisin Totoro (Miyazaki) :
http://www.buta-connection.net/films/totoro.php
Le château ambulant (Miyazaki) :
http://www.buta-connection.net/films/hauru.php
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/miyazaki/chateauambulant.htm
Le château dans le ciel, Laputa (Miyazaki) :
http://www.buta-connection.net/films/laputa.php
http://www.asiepassion.com/manga/laputa/chateau.htm

Nani Moretti :

La chambre du fils (N.Moretti) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Chambre_du_fils
http://www.telerama.fr/cine/film.php?id=54824&onglet=critique

Paul Newman :

Tout film avec P.Newman est superbe mais certains dépassent l'entendement : chatte sur un toit brulant, blaze, surtout « un homme presque parfait », l'arnaqueur, doux oiseau de jeunesse si souvent oublié ... :
Blaze :
http://www.toutlecine.com/images/film/0000/00007955-blaze.html
http://www.rottentomatoes.com/m/blaze/about.php
http://www.cinefil.com/film/blaze-2
La chatte sur un toit brulant :
http://www.club-soft.ch/chatte.html
http://www.moveandbe.com/article_tennessee_williams_chatte_sur_un_toit_brulant_1.htm
Un homme presque parfait :
http://lecturesdesophie.blogs.psychologies.com/mon_weblog/2005/12/un_homme_presqu.html
http://www.pythagore.com/mediawiki/index.php/Un_homme_presque_parfait
http://www.allocine.fr/film/critiquepublic_gen_cfilm=34545.html
L'arnaqueur :
http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=6493.html
http://www.uneporte.net/THE-HUSTLER-L-ARNAQUEUR-1961-,-l-edition-de-collection-2-disques-zone-1_a1205.html
http://www.polar-hardboiled.info/articles/view.php/295/walter-s-tevis-l-arnaqueur
http://tortillafilms.free.fr/arnaqueur.html

Parcours individuels :

De battre mon coeur s'est arrêté :
http://www.debattremoncoeursestarrete-lefilm.com/
http://www.asso-chc.net/article.php3?id_article=454
http://www.madmoizelle.com/revue_de-battre-mon-coeur-sest-arrete.html
De beaux lendemains (Atom Egoyan) :
http://www.allocine.fr/film/critiquepublic_gen_cfilm=12027&note=4.html
http://peterpan7bis.spaces.live.com/blog/cns!C1FB58145CFFEBE4!1212.entry?wa=wsignin1.0

Allan Parker :

Mississipi Burning (A.Parker) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mississippi_Burning
http://loulouti.over-blog.com/article-10897029.html
Midnight Express (A.Parker) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Midnight_Express
http://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=9143
http://fr.youtube.com/watch?v=xDnnAF70aQo&feature=related
http://cinecritiques.free.fr/site/index.php?2008/01/08/1416-midnight-express-1978-alan-parker

Policier / Horreur :

Diva (J-J.Beineix) :
http://www4.fnac.com/Shelf/article.aspx?PRID=445950
Seven :
http://www.allocine.fr/film/critiquepublic_gen_cfilm=13892&note=4.html
Le silence des agneaux :
http://www.cndp.fr/tice/teledoc/plans/plans_silence.htm
http://www.horreur.com/critique-998-silence-des-agneaux-le.html
Heat (Al Pacino) :
http://www.dailymotion.com/video/x1pn6v_heat-fusillade_business
http://www.dailymotion.com/related/2876071/video/xbfdi_heat-trailer_shortfilms
http://archive.filmdeculte.com/coupdeprojo/michaelmann_faceaface.php
L.A. Confidential :
http://archive.filmdeculte.com/culte/culte.php?id=72

Questions de société :

La loi du plus fort (Fassbinder) :
http://culture-et-debats.over-blog.com/article-286381.html
http://www.cineartistes.com/index.php?page=afficher&id=Rainer+Werner+Fassbinder
La dernière marche (avec Sean Penn et Susan Sarandon) :
http://www.axelibre.org/cinema/la_derniere_marche.php
http://www.imagesetmots.fr/pages/cinema/derniere_marche.htm
The Crying game (Neil Jordan) :
http://queerfilms.blogspot.com/2007/10/crying-game-1992.html
http://www.dvdcritiques.com/critiques/dvd_visu.aspx?dvd=3936
Nés quelque part (Malik Chibane) :
http://www.cybergeo.eu/index1103.html (notamment point 40) :
http://www.lesinrocks.com/index.php?id=66&tx_critic[notule]=190707&cHash=dcefe6590e
http://www.lacinemathequedetoulouse.com/films/index.php?m=f&id=1824
http://www.lesinrocks.com/index.php?id=67&tx_article[notule]=207622&cHash=d8cb3e96e0


Russie :

Taxi blues (Pavel Lugin) :
http://www.kinoglaz.fr/u_fiche_film.php?num=785
http://www.objectif-cinema.com/mediatheque/0215.php
http://dvdetcie.ifrance.com/216.html
Les frères Karamazov :
http://tortillafilms.free.fr/frereskaramazov.html
http://dvdtoile.com/Thread.php?11351
Résurrection (d'après le roman de Tolstoï) :
http://www.artepro.com/fr_fichiers/bulletin/2003bull02.pdf (p.27).
http://clubobs.nouvelobs.com/article/2003/01/04/20030104.TELEOBS152871.xml

Sci-fi :

Brazil (Terry Gilliam) :
http://archive.filmdeculte.com/video/video.php?id=73
Blade Runner :
http://www.cafardcosmique.com/Blade-Runner-de-Ridley-SCOTT-1982
http://sfstory.free.fr/films/bladerunner.html
http://www.devildead.com/indexfilm.php3?FilmID=1358
Willow :
http://cinema-kleinhase.blogs.allocine.fr/cinema-kleinhase-137738-_willow__ron_howard_nous_transporte_dans_un_monde_fantastique.htm

Tragédie :

Electre (Theodorakis) :
http://www.cinemed.tm.fr/cgi-bin/film/film.cgi?id=00174&festi=5&uk=

Visconti :

Rocco et ses frères (Visconti - Delon, Girardot) :
http://www.legrandaction.com/rocco-etses-freres/
http://emmanuel.denis.free.fr/visconti/rocco/rocco4.html
Le guépard (Visconti) :
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/visconti/guepard.htm
http://www.legrandaction.com/le-guepard/

Westerns (genre apprécié surtout avec ... P.Newman) :

Butch Cassidy et le kid :
http://www.uneporte.net/BUTCH-CASSIDY-AND-THE-SUNDANCE-KID-BUTCH-CASSIDY-ET-LE-KID-1969-,-edition-DVD-2-disques-zone-1_a1089.html
http://www.dailymotion.com/video/x3x7jt_butch-cassidy-et-le-kid-1_shortfilms
http://www.commeaucinema.com/film=butch-cassidy-et-le-kid,2234.html
Le Gaucher :
http://analysefilmique.free.fr/analyse/g/gaucher.php
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/penn/gaucher.htm
Hombre :
http://www.cinebook.net/films/hombre.html


mardi 15 janvier 2008

Paul Newman

http://www.toutlecine.com/images/star/0023/00232759-paul-newman.html


lundi 14 janvier 2008

L'Alchimiste de P.Coelho

L’histoire est celle de Santiago, jeune berger andalou qui est désormais parti à la recherche d’un trésor enfoui au pied des pyramides. Dans le désert, initié par l’alchimiste, il apprendra l’invitation à suivre son rêve pour y trouver sa vérité :
« Pourquoi devons nous écouter notre cœur ? demanda-t-il ce soir-là quand ils firent halte.
- Parce que, là où sera ton cœur, là sera ton trésor.
- Mon cœur est agité, dit le jeune homme. Il fait des rêves, il se trouble, et il est amoureux d’une fille du désert. Il me demande des choses, me laisse des nuits et des nuits sans dormir quand je pense à Elle.
C’est bien. Ton cœur est vivant. Continue à écouter ce qu’il a à te dire. »
Au cours des trois journées suivantes, ils croisèrent plusieurs guerriers et en aperçurent d’autres à l’horizon. Le cœur du jeune homme commença à parler de peur. Il lui contait des histoires qu’il avait entendues de l’âme du monde, des histoires d’hommes partis à la recherche de leurs trésors et qui ne les avaient jamais trouvés. Parfois, il l’effrayait de la pensée qu’il pourrait bien ne jamais parvenir jusqu’au trésor, ou qu’il pourrait trouver la mort dans le désert. Ou bien encore, il lui disait qu’il était maintenant satisfait, qu’il avait déjà rencontré un amour et gagné de nombreuses pièces d’or.
« Mon cœur est traître » dit le jeune homme à l’Alchimiste, quand ils s’arrêtèrent pour laisser reposer un peu leurs chevaux. « Il ne veut pas que je continue. »
« C’est bien répondit l’alchimiste. Cela prouve que ton cœur vit. Il est normal d’avoir peur d’échanger contre un rêve tout ce que l’on a déjà réussi à obtenir.
- Alors, pourquoi dois je écouter mon cœur ?
- Parce que tu n’arriveras jamais à le faire taire. Et, même si tu feins de ne pas entendre ce qu’il te dit, il sera là, dans ta poitrine, et ne cessera de répéter ce qu’il pense de la vie et du monde.
- Même en étant un traître ?
La trahison, c’est le coup auquel tu ne t’attends pas. Si tu connais bien ton cœur, il n’arrivera jamais à te surprendre ainsi. Car tu connaîtras ses rêves et ses désirs, et tu sauras en tenir compte. Personne ne peut fuir son cœur. C’est pourquoi il vaut mieux écouter ce qu’il dit. Pour que ne vienne jamais te frapper un coup auquel tu ne t’attendrais pas. »
Le jeune homme continua donc à écouter son cœur, tandis qu’ils cheminaient dans le désert. Il parvint à connaître ses ruses et ses stratagèmes, et finit par l’accepter comme il était. Alors il cessa d’avoir peur et cessa d’avoir envie de retourner sur ses pas, car un certain soir son cœur lui dit qu’il était content. « Même si je me plains un peu, disait son cœur, c’est seulement que je suis un cœur d’homme, et les cœurs des hommes sont ainsi. Ils ont peur de réaliser leurs plus grands rêves, parce qu’ils croient ne pas mériter d’y arriver, ou ne pas pouvoir y parvenir. Nous, les cœurs, mourons de peur à la seule pensée d’amours enfuis à jamais, d’instants qui auraient pu être merveilleux et qui ne l’ont pas été, de trésors qui auraient pu être découverts et qui sont restés pour toujours enfouis dans le sable. Car, quand cela se produit, nous souffrons terriblement, pour finir. »
« Mon cœur craint de souffrir, dit le jeune homme à l’Alchimiste, une nuit qu’ils regardaient le ciel sans lune.
Dis lui que la crainte de la souffrance est pire que la souffrance elle-même. Et qu’aucun cœur n’a jamais souffert alors qu’il était à la poursuite de ses rêves, parce que chaque instant de quête est un instant de rencontre.
Chaque instant de quête est un instant de rencontre, dit le jeune homme à son cœur. Pendant que je cherchais mon trésor, tous les jours ont été lumineux parce que je savais que chaque heure faisait partie du rêve de le trouver. Pendant que je cherchais mon trésor, j’ai découvert en chemin des choses que je n’aurais jamais songé rencontrer si je n’avais pas eu le courage de tenter des choses impossibles aux bergers. »
« Chaque homme sur terre a un trésor qui l’attend, lui dit son cœur. Nous, les cœurs, en parlons rarement, car les hommes ne veulent plus trouver ces trésors. Nous n’en parlons qu’aux petits enfants. Ensuite, nous laissons la vie se charger de conduire chacun vers son destin.
Malheureusement, peu d’hommes suivent le chemin qui leur est tracé, et qui est le chemin de leur légende personnelle. La plupart voient le monde comme quelque chose de menaçant et, pour cette raison même, le monde devient en effet une chose menaçante. Alors, nous, les cœurs, commençons à parler de plus en plus bas, mais nous ne nous taisons jamais. Et nous faisons des vœux pour que nos paroles ne soient pas entendues : nous ne voulons pas que les hommes souffrent pour n’avoir pas suivi la voie que nous leur avions indiquée.
Pourquoi les cœurs ne disent ils pas aux hommes qu’ils doivent poursuivre leurs rêves ? demanda le jeune homme à l’alchimiste.
Parce que, dans ce cas, c’est le cœur qui souffre le plus. Et les cœurs n’aiment pas souffrir. »
Le jeune homme, de ce jour, entendit son cœur. Il lui demanda de ne jamais l’abandonner. Il lui demanda de se serrer dans sa poitrine lorsqu’il serait loin de ses rêves, et de lui donner le signal d’alarme. Et il jura que, chaque fois qu’il entendrait ce signal, il y prendrait garde.
Ton cœur est maintenant capable de te montrer le trésor, dit l’Alchimiste.
C’était donc cela que je ne savais pas encore ?
Non, ce qui manque encore à ton savoir, dit l’Alchimiste, c’est ceci :
« Avant de réaliser un rêve, l’Ame du Monde veut toujours évaluer tout ce qui a été appris durant le parcours. Si elle agit ainsi, ce n’est pas par méchanceté à notre égard, c’est pour que nous puissions, en même temps que notre rêve, conquérir également les leçons que nous apprenons en allant vers lui. Et c’est le moment où la plupart des gens renoncent. C’est ce que nous appelons, dans le langage du désert : mourir de soif quand les palmiers de l’oasis sont déjà en vue à l’horizon.
Une quête commence toujours par la Chance du débutant. Et s’achève toujours par l’Epreuve du Conquérant. »
Le jeune homme se souvint d’un vieux proverbe de son pays, qui disait que l’heure la plus sombre est celle qui vient juste avant le lever du soleil.


Dostoïevski, Une biographie, suite (3)

Nous sommes maintenant préparés à sonder la religion de Dostoïevski. Il passe pour le représentant du christianisme. Il faut y regarder de plus près car la notion de christianisme repose sur certaines croyances en Dieu, Christ et l’Eglise.
Or Dostoïevski n’est pas sûr de croire en Dieu. Dans les Démons, son porte parole, Chatov confesse croire à la Russie, la religion orthodoxe et au Christ. Mais en Dieu ? il se déclare sur ce point tourmenté par le doute. Mais il déteste les athées. « Si Dieu n’existe pas tout est permis » dit un personnage de Crime et Chatiment et une remarque comique de l’Idiot devient : « Si Dieu n’existe pas, que devient mon grade de capitaine ? ».
L’amour de Dostoïevski pour le Christ est en revanche très tôt attesté. Il lui est revenu au bagne : « Par le peuple, je le reçus de nouveau dans mon cœur ». Quel Christ ? : un homme avant tout, un homme idéal, admirable, qui n’a nullement besoin d’être un être divin. Si déjà le christ avait existé en tant qu’être moral, s’il avait accompli toutes les bonnes actions, sans qu’il y ait forcément eu de miracles, s’il fut mort à 33 ans sur la croix du fait de ses ennemis qui ne supportaient plus de le voir faire le bien et de devenir pour cette raison célèbre, alors pour Dostoïevski, « il n’est rien de plus beau, de plus profond, de plus sympathique, de plus parfait que le Christ ». Du coup, il peut se dire « jaloux » du Christ ! puisque celui-ci est un être humain comme lui !
Le prince Mychkine, l’Idiot, dans son roman en est d’ailleurs la figure la plus proche, qui reste à dire la vérité quelles que soient les circonstances. Est ce que le Christ est la Vérité pour Dostoïevski ? « Si l’on me prouvait que le Christ est hors de la vérité et que la vérité soit hors du Christ je voudrais plutôt rester avec le Christ qu’avec la vérité ». Si le Christ était un imposteur et n’avait rien de divin, mais puisqu’il a été si bon, je préfère le suivre semble dire Dostoïevski. La religion est moins importante que le personnage moral ! Pour quelqu’un qui est censé représenter le mieux la pensée chrétienne, admettons qu’il fait fort ! ! On pourrait le taxer d’avoir fait du christ une idole, d’aimer et de confondre la religion avec un homme.
Et l’Eglise ? Dostoïevski nie qu’on puisse être un vrai chrétien, encore moins un russe, en dehors de l’Eglise orthodoxe. Cependant il a peu d’estime pour cette église. La véritable Eglise pour lui est la Russie et dans la Russie, le peuple russe. Certes le peuple ne connaît pas la Bible, l’évangile, « mais pour ce qui est du Christ, il le connaît et il le porte dans son cœur pour l’éternité ». C’est pourquoi le Christ est avant tout le Christ russe, incarnant moins Dieu que la Russie. Alors que pour beaucoup de Russes, la Russie est sainte grâce à sa religion, Dostoïevski pense que la religion est pure à cause de la Russie. Il est plus nationaliste que religieux et cherche à expliquer l’âme russe.
Mais il n’est pas pour autant aveugle : il est même pessimiste sur le monde. Il voit des choses horribles y compris en Russie, pleine de péché et de misère. Il découle de cela une morale qui se calque sur l’humeur russe, capable de barbarie de mensonge de violence mais aussi d’accès de bonté de générosité. Pour lui, voler est excusable mais il est inexcusable d’être propriétaire. Il condamne le viol mais le mariage est suspect. Surtout le péché et la grâce sont simultanés : ce n’est pas la vertu qui prépare à la vertu mais le crime ! Il faut avoir beaucoup souffert, voir avoir accompli de mauvais actes pour après le repentir pouvoir être bon et s’ouvrir mieux à la souffrance des autres. Et selon lui nous serions tous des pécheurs donc des gens susceptibles aussi de faire le bien ! !
Quel est son héritage ? Beaucoup de gens n’ont connu et commencé à apprécier la religion qu’avec ses romans, alors même qu’on a vu que s’il n’admettrait pas quon dise qu’il n’est pas religieux, du moins sa religion est elle très déconnectée des vérités habituelles.
Lénine le vomissait et il fut logiquement interdit par l’Union soviétique. Evident puisqu’il les comparait à des Démons 40 ans avant de les connaître ! Pourtant bien des penseurs ont suivi Dostoïevski quand ils écrivent aujourd’hui que l’Union soviétique a protégé la Russie de la bourgeoisie occidentale. Selon un penseur russe, Berdaïev, l’enfer russe, que seul un Russe peut comprendre est tout de même préférable à la satisfaction suisse. Soljénitsyne qui a connu et témoigné sur le goulag n’a pas comme Dostoïevski adoré ceux qui l’y ont envoyé, mais une fois en Europe, il n’a jamais appris l’anglais et n’a pensé qu’à la Russie, comptant lui aussi sur le peuple pour la rénover. Comme Dostoïevski, la religion la morale et la nation sont au dessus de la politique pour lui.
Quant à l’Occident ?C’est essentiellement le penseur religieux qu’on a repéré, car par sa morale associée à la technique du roman policier, il représente « une sorte de bouée de sauvetage capable d’insuffler dans la littérature le supplément d’âme ». Pour les religieux qui le connaissent vraiment, il est fort de café sur l’Evangile, mais il a été surtout apprécié après les deux guerres mondiales. On a comparé alors les frères Karamazov à un 5ème évangile, dans un monde en plein désarroi.


Dostoïevski, Une biographie, suite (2)

Il commença par écrire des histoires sentimentales et touchantes, qu’on ne relit que pour y trouver le début de son talent.
Ses romans majeurs sont au nombre de 4 : Crime et chatiment à dominante psychologique ou comment vivre après avoir commis un crime quand on est une personne jeune et honnête, l’Idiot à dominante morale et mystique, Les Démons à dominante politique, les Frères Karamazov à dominante idéologique et où se retrouvent toutes les idées de l’auteur à travers les 4 frères. Ajoutons l’Adolescent, roman raté mais qui contient les fulgurances, l’exploration du cœur humain, la réflexion sur la religion et la morale intérieure, la méditation sur la Russie.
On lit les romans de Dostoïevski : il n’est pas fréquent de les relire. Lire Dostoïevski est une épreuve et même si au début on se trouve pris d’une fièvre qui nous fait avancer très vite à la quête des rebondissements, vers la fin, a du mal à finir le roman, on referme le livre toutes les 5 ou 6 pages, tellement l’histoire nous remue les tréfonds et qu’on a peur pour la fin du héros (pas pour sa vie mais pour savoir s’il ne va pas se salir dans une mauvaise action à laquelle tout le pousse par exemple…).La question est toujours une question d’honneur et de morale.
Il y a un autre trait lié au romancier russe : je veux parler du comique : il est méchant et drôle et se moque des personnages secondaires, qui doivent faire face à la bonté et à la générosité de cœur des héros de Dostoïevski. Il se moque toujours des gens qui ne sont pas aussi bons qu’ils le disent et se retrouvent toujours en face d’eux mêmes dans des situations impossibles qui leur rappellent qu’ils ne sont pas aussi bons qu’ils voudraient l’être. Par exemple, dans l’Idiot, les gens viennent consulter l’Idiot pour savoir si leurs petites intrigues vont réussir. Comme celui-ci ne peut s’empêcher de dire la vérité, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils viennent le voir, ils s’en prennent plein la figure car la vérité rejaillit sur leurs intentions cachées !
Toujours cette tendance de l’humour et de la bonté qui domine dans ses œuvres : on rit beaucoup et on a peur pour les héros dans les romans de Dostoïevski.
Dostoïevski avait beaucoup d’idées et on a souvent tendance à le lire à la lumière de ces idées, ce qui est une erreur. Dostoïevski penseur est moins intéressant que Dostoïevski artiste : ses idées se concrétisent toujours dans ses personnages qui ont des choix à faire dans une vraie vie, aussi c’est à travers leurs actes, bons ou mauvais, que toute l’histoire s’agence et c’est beaucoup plus précieux que les idées qui sont derrière. Les personnages et leur bonté sont beaucoup plus importantes : c’est là tout l’art de Dostoïevski, de les rendre si présents.
Les idées de Dostoïevski :
Ses premiers écrits sont plein d’attendrissement pour les pauvres gens, les humiliés et offensés. Après son arrestation, il confesse sa foi dans le tsar. La Russie doit son salut au tsar. En Russie les réformes doivent venir d’en haut à son avis. Au bagne, il adore le tsar : il ne fut pas déçu par Alexandre 2 qui abolit le servage, diffuse l’instruction, etc. Il est pour le tsar et des réformes.
Il s’inquiète du rôle grandissant de l’argent, de l’alcoolisme paysan. Il souhaite une meilleure communication entre le tsar et son peuple : il fait partie de ce qu’on appelle le courant slave. Il y aurait une voie russe vers le progrès différente de l’Occident.
Sa politique se déduit entièrement de son nationalisme, extrême et éperdu. Son nationalisme est très profond :
Il a passé 4 à 5 ans à l’étranger. Il l’a détesté. L’Europe est pour lui un cimetière, qui complote contre la Russie et le Christ, très liés pour lui. Le plus vexant, c’est que l’Europe ignore la Russie, ne s’y intéresse pas.
« Notre peuple est incomparablement plus noble, plus honnête, plus capable que les peuples d’Occident ». L’Europe n’est plus chrétienne, le catholicisme est une trahison. La vocation de la Russie est de révéler au monde le « Christ russe ». « Nous avons le génie de tous les peuples et en plus le génie russe : donc nous pouvons nous comprendre tandis que vous, vous ne pouvez pas nous comprendre ». « Nous avons l’idéal russe d’universalité, d’humanité ». Rien de moins !
Un peu fou direz vous mais avec un accent particulier. En effet au bagne, Dostoïevski a du se confronter aux criminels russes, qui se livraient à des scènes indescriptibles d’ivresse et de violence (Cf souvenirs de la maison des morts). Aussitôt Dostoïevski entra en crise et y resta quelque temps. Alors il fait une sorte de saut de la foi. Ces forçats étaient tout de même en bonté supérieurs à tous les Européens parce qu’ils étaient des Russes. Mieux : « Ces hommes étaient peut-être la partie la plus douée, la plus forte de notre peuple ». La plus pure parce que la moins touchée par l’Occident.
Les Russes sont supérieurs moralement et en bonté aux occidentaux car ils croient au christ russe (la nation russe est liée au christ, voir plus loin). Même, au sein des Russes, le peuple est le plus proche de la vérité russe que les nobles ou intellectuels, car le peuple ne réfléchit pas, il est moins proche des occidentaux : c’est par leur âme et leurs actes qu’ils se rapprochent du christ. De la même façon, Dostoïevski n’appréciera pas beaucoup la hiérarchie de l’Eglise, il préfère les ermites errants, les simples moines qui n’ont pas de richesse. Sonia la prostituée au grand cœur repentie qui aidera Raskolnikov à revenir dans le droit chemin après son crime (Crime et chatiment) est une figure qui a dominé plein d’autres romans et films ensuite…Une figure du peuple russe qui n’est pas sans rappeler Marie-Madeleine, la prostituée suivant le Christ qui lui avait pardonnée.
D’autres personnages apparaissent dans les romans de Dostoïevski suite à des incidents : en 1860, des militants révolutionnaires apparaissent qui fomenteront des complots jusqu’en 1917, date de la Révolution communiste. Dès 1860 et alors qu’il ne connaîtra pas la Révolution russe, Dostoïevski à partir de quelques étudiants agités a compris que quelque chose de neuf et d’infiniment dangereux était apparu en Russie et dans le monde.
C’est pourquoi ces étudiants apparaissent dans tous les romans. Dostoïevski leur oppose les figures russes de ses héros centraux ou personnages secondaires comme Sonia la prostituée, Maria la boiteuse, la petite fille violentée qui si leur vie est difficile ne perdent pas leur dignité. Dostoïevski a compris quel pourrait être le sort de la Russie et du monde à partir d’une minuscule conspiration d’étudiants : il écrit alors les Démons, indispensable roman pour comprendre le terrorisme et la folie du Xxème siècle.
Pourtant s’il les déteste, il les préfère secrètement au monde libéral bourgeois vers lequel la Russie pourrait se diriger à l’imitation de l’Europe. Dostoïevski est fasciné par ces jeunes gens parce qu’au moins ils sont Russes. En quoi ils sont tout de même préférables au libéral et à l’occidental (raison pour laquelle il détestera Tourgueniev, écrivain européanisé).
L’extrémisme dans le bien comme dans le mal est un trait de la Russie dont le romancier est fier. La violence dans le Mal que laisse prévoir une future Révolution est préférable malgré tout à l’Occident, de toute façon condamné à la consommation et à un esprit étroit matériel et non spirituel.


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