samedi 25 octobre 2008

Zita ....Stamina !!!

Une des meilleures video de l'esprit Zita Swoon, "Stamina" en concert, du bon vieux rock noir américain, qui devient au bout d'un moment un ovni musical, en plein dans l'impro dont Zita Swoon s'est fait une réputation : au plus près de Zita Swoon !!! C'est là qu'on se rend compte qu'il est fou !



L'optimisme et la joie du groupe ressortent bien de cette dernière vidéo !!

Et sinon,

Cà continue ... quelques autres video de mon groupe fétiche du moment :



Ah oui pourquoi ce nom ?!!!

Parce qu'avec ce nom il était sûr que personne d'autre n'aurait le même !!!

Dans un style quelque peu différent, mais tout aussi entraînant :



Tout celà car je me suis abonné à Zita Swoon TV Hi Hi Hi !!!

Et encore un autre style, plus coolé du moins au début, ensuite si on écoute, impression d'entendre une voix d'un Noir américain sur un bon vieux rock avec les choeurs féminins !!



Le concert du 4 juillet à Werchter devait être une réussite !! à retenir cette date pour l'année prochaine sait on jamais !!

Encore différent, en hommage à Dylan, expérimental, difficile d'avoir la clé de cette chanson :




dimanche 19 octobre 2008

Voyage en Russie : 2 septembre

2 septembre

Aujourd'hui la chance a commencé la journée en me souriant. Alors qu'à travers les rideaux une vision grise assombrissait la chambre, je m'efforçai péniblement de sortir de mes deux nuits courtes. J'avais du mal à accélérer le pas et je ne serai pas avant 9 h à l'embarcadère des hydroglisseurs pour Kiji. A 8 h 30, une première bonne nouvelle, à travers la vitre du couloir, une journée claire s'annonce. Décidément, ma chambre a une mauvaise vue ! Dans la rue je commence par changer mes billets en euros et j'ai même compris ce que m'a dit la personne de la banque. De nouveau dehors je me dirige vers le bas de la rue Sverdlova pour rejoindre les quais, qu'il me faut ensuite longer au bord du lac Onega. Arrivé dans la salle de la gare maritime, il me faut des explications en anglais car je ne suis pas assez doué. Et pour cause, apparemment fini les hydroglisseurs faute d'avoir assez de monde début septembre. Or le prochain bateau part à 9 H 30. Billet en poche à 9 h 07, je m'embarque sur un rafiot, utilisons l'expression. Les peintures et l'intérieur, sans parler des sièges sont à l'avenant. Mes parents ne m'auraient pas laissé monter à bord. Mais je veux voir Kiji. Point rassurant : le bateau fait ronronner son moteur à quai, histoire de chauffer la mécanique. Je suis le seul touriste et doit décliner l'invitation à la conversation d'une Russe d'une cinquantaine d'années. Mon russe est véritablement trop sommaire en compréhension comme en expression. Nous sommes peu à bord jusqu'à 3 minutes du départ, moment où fait irruption un groupe de touristes. Nous voici au complet, eux aussi sont russes. Et la traversée, 65 kms, du lac Onega aux 1 600 îles doit prendre 3 h 15. Le temps sur l'île Kizhi sera limité au regard du retour précoce. Je vois mal l'engin rentrer de nuit et suis somme toute content, car c'est le seul moyen de visiter. En plus je voyage à la russe, impression quelque peu tempérée par la remarque de quelques touristes portant livres anglais sous le bras, qui se sont joints à l'expédition russe. Que faire de 3 heures, quand on n'a pas prévu de lecture, laissée à l'hôtel : l'hydroglisseur ne devait prendre qu'une heure quinze! Et interdit de s'extasier à travers la vitre ou de prendre des photos, vu l'état des carreaux, sales, mais surtout couverts avec le temps de points collés les uns aux autres et qui donnent une vision floue. Quand à s'accouder au bastingage, vu son étroitesse, je ne suis pas preneur. D'autant moins qu'ayant la bonne place au hublot, je suis à l'extrémité d'une rangée de 4 personnes, condamné à l'immobilité sinon à déranger le jeune couple et ma voisine loquace. Du coup, je n'ai pas de mal au vu de ma fatigue de la veille et du décalage horaire à dormir la première heure, puis je me mets à relire mon lonely planet, en me promettant si je déniche un livre en français de l'acheter sur place pour occuper le retour. C'est à ces moments là où les yeux se promènent sur mes compagnons de route que je repère les livres anglais sur les rangs derrière moi. Le groupe de Russes lui badine joyeusement, les quolibets fusent sans que j'en aperçoive le sens. Je me rentre un peu en moi et commence à prendre froid, qui pourtant ne semble pas perturber mes voisins. J'ai des vêtements chauds dans mon sac que je mettrais à l'arrivée. Les berges défilent lentement et peu distinctement à travers les carreaux. Tantôt les îles les rapprochent à 50 mètres de droite et de gauche, tantôt l'isolement est tel que seule cette mer intérieure nous entoure. Un léger mal de mer prendra certains membres, et au bout de deux heures, le groupe russe se voit attribuer une collation. Pour ma part, je n'ai pas préparé mes sandwiches, donc je ne veux pas tout déballer. Des datchas se présentent de temps en temps au milieu des îles, et je les comprends bien ces Russes qui profitent comme les Scandinaves de cette nature au calme reposant. En plus, bonne nouvelle, le beau temps à défaut de la chaleur semble installé. Enfin arrivés sur le débarcadère à 12 h 30, l'hydroglisseur qui partait le premier à 11 h ne nous aurait déposé que 15 minutes avant s'il avait existé. J'étais allé plus tôt le matin en espérant un hydroglisseur plus matinal : bien m'en aura pris. Seul bateau accosté ; mes vendeurs ne m'auront donc pas menti. Qui plus est, j'aurais ainsi payé moins cher. L'avantage sur un groupe organisé, c'est que les individuels avancent dans la campagne vers l'enclos paroissial beaucoup plus rapidement. A vrai dire l'Eglise toute en bois, magistrale, nous est apparue lors de l'abordage de l'île, mais maintenant nous fonçons vers elle à 3 ou 4 groupes d'une à deux personnes espacées de 100 mètres. Ma polaire rejoint mes épaules. La vue est magnifique quoique naturelle, simple. Assez rapidement on se rend compte qu'on ne visitera pas l'intérieur. Les photos crépitent chez les intéressés, tellement l'impression domine d'être devant quelque chose d'unique, à défaut d'être impressionnés, vu le caractère naturel en bois qui domine son caractère imposant et massif. Puis rejoints par le groupe, nous nous égayons dans la campagne de l'île (6 kms sur un seul de large), où sont positionnés des fermes, des moulins à vent, etc. en bois, récupérés sur les îles avoisinantes pour en faire ce musée refuge de la vie russe jusqu'au début du siècle. Les quelques éclaireurs à force de se croiser sur les routes boueuses finissent par se repérer mutuellement et hormis un couple de Russes, deux jeunes, les autres sont étrangers, un homme à la quarantaine et un couple parlant anglais dont elle est asiatique. Ces derniers mitraillent autant que moi, d'autant que dans la campagne environnante, l'église de la transfiguration du saint sauveur se dresse majestueuse devant l'île et les autres batiments, ce qui favorise les prises de vue de ces derniers avec l'Eglise en arrière plan, le tout dans la perspective du chemin boueux qui trace une courbe élancée. Après une heure de déambulation où je retrouve mon couple à la jeune fille asiatique en train de se restaurer dans l'herbe, je prends la poudre d'escampette et rejoint les villages habités au nord de l'embarcadère et de l'île, sur les routes fort peu carrossables, chemins aux flaques immenses que les voitures évitent à travers champs. Les Ladas sont bien construites. Je ne suis pas resté plus longtemps car une fois l'Eglise maintes et maintes fois revue dans sa perspective magnifique, les autres batiments s'ils présentent un intérêt servent surtout de cadre à la magnificence de cette Eglise. Alors me voilà parti à la rencontre des villages autochtones qui en septembre tout du moins ont le loisir soulagé de ne plus voir arriver les touristes. Je devine déjà rien qu'au regard du conducteur de la lada que je ne serais pas le bienvenu, sans plus, d'autant que je le sais le village est pauvre et que j'attente à la pudeur et à la fierté. Mais il me faut bien connaître et c'est une partie de la Russie que j'aime, celle qui a oublié d'être propre et civilisée au mauvais sens du terme, mais avec la parabole le plus souvent, aux fenêtres des batiments décrépis. Ceux-ci d'ailleurs, terme erroné, sont en bois et quelle n'est pas ma surprise de retrouver au sein du village, certains batiments habités, notamment par des auberges de jeunes, qui sont les copies exactes des maisons en bois du musée de plein air, ce qui me réjouit, et aussi sur le fait d'être venu là. Sur les hauteurs au dessus du village se dresse une petite église typique, en bois. Je vais m'astreindre à y monter, tout en remarquant un ferry qui accoste en cette période de l'année. Je ne prends que peu de photos du village c'est comme à l'intérieur du bateau : la peur de froisser, la délicatesse à respecter par rapport à ces gens qui comprendraient trop bien ce que je prends en photo. Tant pis, je garderai cela en souvenir malgré que les photos n'auraient pas été prises dans le sens attendu. M'attaquant à la côte je croise un autochtone en treillis, le deuxième en fait après le village où il y avait aussi plusieurs militaires. Puis aux abords de l'Eglise je retrouve mon jeune couple de Russes et mon homme seul à la quarantaine. Ne manque que le couple asiatique ainsi dénommé par facilité, remplacé par une entomologiste qui prend les fleurs en photo. La vue de là-haut est superbe et donne sur le lac et ses innombrables îles touffues d'arbres, avec un beau soleil qui donne des teintes bleu ciel à la mer et aux cieux. La vue sur la baie avec le ferry et en fond d'île l'Eglise majestueuse, comme trop grande pour son réceptacle. Je redescends dans l'idée d'arriver assez vite au débarcadère, histoire de préparer cette fois-ci les sandwiches – le repas attendra 16 heures – et de prospecter à la recherche d'un livre. Après une demi-heure de marche à travers la campagne, j'atterris au débarcadère au moment où s'amassent aux caisses 300 Allemands, envahisseurs. Le ferry décharge sa cargaison, mais nous n'aurons pas trop affaire au troupeau, qui s'engage sur la piste par nous délaissée. 300 n'est pas un chiffre objectif, mais celui de l'impression qu'ils m'ont faite. Seuls restent ceux qui préfèrent rester aux abords de leur embarcation et le personnel de bord. Les chalands, avec le soleil en sus, sont ragaillardis par l'arrivée de cette nouvelle troupe, bien plus fournie que la nôtre. Je vais trouver mon bonheur livresque après avoir longuement et assidument sondé tous les livres du même chaland, lequel commence à me demander en russe si je compte rester là à les tâter tous. Ma naïveté en russe détend aussitôt l'atmosphère d'autant que je me suis décidé pour les contes de Pouchkine, une aubaine que sur cette petite île je les ai trouvés en français. Peu de temps auparavant, j'avais acheté une série de cartes postales sur Kizhi et son Eglise qui rendent le lieu encore plus beau, avec ma préférence pour celle sous la neige. Mais cette Eglise en bois, cathédrale de dimension a le charme naturel. Mais la vue de ces cartes me rend le lieu encore plus magique, mythologique et content de m'être rendu dans ce lieu vu pour une unique fois et qui est unique : le must d'un voyageur quoi ! Me reste à préparer mon casse-croûte du retour, tandis qu'un deuxième ferry cherche à accoster (il se placera en attente à une dizaine de mètres de son compère), ce qui m'inquiète pour le passage et l'accostage de notre coque de noix, comparée aux mastodontes. Je reconnais les visages du matin, plus quelques habitants de l'île. Réembarqués, nous avons cette fois-ci plus de place à bord. Le jeune homme anglais du couple asiatique interroge l'homme à la quarantaine qui lui donne les photocopies du Lonely Planet, afin qu'il cherche les informations qui l'intéressent. Ingénieuse idée, la photocopie des bonnes pages et si simple, moi qui ai le volume de 400 pages dans « ma soute ». Mais cette fois-ci, malgré la fatigue, les pieds qui peuvent se détendre, les sandwiches et la lecture des contes de Pouchkine peut commencer par l'histoire de Rousslane et Ludmila, ce qui tombe parfaitement bien puisqu'il y est fait référence dans mon cours de russe. Je connais donc cette oeuvre populaire de Pouchkine. Le couple asiatique, enfin surtout le jeune homme, feuillette et prend des notes sur le lonely planet. Pourquoi est ce toujours les garçons qui sont redevables de l'organisation et de l'intendance, affaire sérieuse s'il en est. Ils évoquent les quelques jours de la programmation à venir. Tant mieux pour eux, et qu'ils partagent en commun ce goût de l'aventure. Car à part eux deux et l'Anglais nous sommes seuls aventurés en dehors de tout groupe, au milieu de ces Russes, occupés à leurs tâches. Le soleil réchauffe désormais vaillamment nos corps et nous quittons peu à peu tous nos vêtements chauds. Cela ma fait rire – intérieurement cela va sans dire – car le Lonely Planet, en anglais certes, est le seul point commun entre nous trois. Je sortirai bien le mien, histoire d'en rire ensemble. En tout cas si peu que nous soyons, nous devrions avoir les mêmes centres d'intérêt, voire se croiser les jours à venir. Je me demande même s'ils ne sont pas au même hôtel que moi. Le tout serait cocasse. On profite de ces lieux pour une dernière fois sans s'en rendre compte autrement que maintenant par la plume, tandis que je me concentre dans ma lecture. Mais j'ai l'impression d'une journée plus morne que la veille. Pourtant elle a bien eu une durée d'amplitude conséquente de 8 h à 19 h 10, sans compter le retour que j'allonge en suivant les quais occupés par les statues contemporaines et les jeunes des deux universités de la ville, trop heureux de cette lumière au bord du lac Onega. Je regagne l'hôtel et pars à de multiples reprises faire mes courses (2 supermarchés différents pour s'achalander correctement), et une autre tentative, manquée, même si j'ai su m'exprimer en russe, d'acheter des écouteurs pour écouter la radio sur mon téléphone portable. Je fais la journée à la russe et à la française, car il est 21 h 30 – 22 h, quand de nuit comme tous ces jeunes je me retrouve dehors à faire mes courses, car après tout, il n'est que 20 heures en France, me dis-je : la double journée. J'aime cette ambiance des jeunes dans la rue, même si je n'ai pas le même comportement qu'eux. De retour à la « maison », je mange mon chocolat et m'attable pour mon écriture, auto-analyse quotidienne d'un trait !! Et je serai fatigué demain !



































Les deux soeurs du groupe Zita Swoon !!

Trop drôle et trop bonne ambiance entre ces deux soeurs : !!




vendredi 17 octobre 2008

Zita Swoon, alive in the City !


Extraits de Wikipédia :

Ceux qui ont eu la chance d’assister (plutôt de « vivre ») un de leurs concerts l’affirment : ZITA SWOON est un groupe rare (groupe : « Réunion de plusieurs personnages, formant une unité organique dans une œuvre d’art » dans Le Petit Robert - Dictionnaire de la langue française -)
En son centre : Stef Kamil Carlens. Autour de lui, avec lui : une tribu cosmopolite, donc chatoyante, cultivée et ouverte, dont chaque membre offre ce qu’il est et les fruits de ses voyages tout en se nourrissant des cadeaux reçus en échange… Le résultat : musique ouverte et intelligente ; concerts pétris d’émotion, généreux, vifs et colorés ; moments pleins qui marquent pour longtemps…
ZITA SWOON est né dans les années 90, dans et de cette effervescence qui fait encore aujourd’hui de la Flandre un des morceaux d’Europe vers lesquels il fait bon regarder pour voir ce qui bouge sur le vieux continent…(pas un hasard si Jan Fabre ou Les ballets C. de la B. invitent régulièrement Stef à partager leurs espaces d’expression…). Dans la marmite musicale de ZITA : blues, pop catchy, funk, soul – ah ! et haut les chœurs que n’aurait pas reniés Aretha Franklin ! - rock écorché, influences afro-cubaines, plume trempée dans la langue anglaise ou française, suaves balades teintées de folk... ils lient le tout avec une sauce fusionnelle dont le secret de fabrication leur appartient, si savoureuse qu’elle confère aux mets qu’ils servent une saveur juste incomparable…
Atypique, touchant (au sens premier du terme), alternant caresses et coups de griffe, ZITA SWOON est et restera pour longtemps une « fabrique » de belle et puissante musique ; en création continuelle, toujours en mouvement… Leurs prestations sont à leur image : concerts incandescents, engagement physique, groove torride sur les plus grandes scènes et pour le bonheur palpable de milliers de spectateurs…ou…moments intimes et voulus tels : « a Band in a Box » (« un groupe dans une boîte » ), le public est autour et ils sont au milieu…normal... : ZITA SWOON semble bien être au centre de beaucoup de choses…


Sur cet extrait, çà met un peu de temps à démarrer mais après 4 minutes, le chanteur est devenu inarrêtable et son enthousiasme est communicatif
Comment fait il que ce groupe peut se produire devant d'aussi grands publics et faire des concerts initimistes, notamment en France où il est méconnu. Remarquez :Miossec peut se produire aux vieilles charrues tout en ayant un public d'aficionados plus limité. Mais en Belgique et aux Pays-Bas, le groupe est célèbre et disque d'or.


Euh cette chanson ? Ca tient du miracle moi je dis


Là aussi j'adore ... et quels textes ma foi n'y croit pas obligé de tendre l'oreille mais en vaut la peine ...


Sans commentaires ....


Sans commentaires 2 ....


Sans commentaires 3 .... Oh si, trop beau !!!


Le live, rien de tel pour les voir en action ... gros problème pour leurs albums que d'arriver à ce niveau d'intensité émotionnelle ... Les filles sont faites pour répondre à sa voix, quelle harmonie !!


Un peu trop sérieux limite classique mais extrêmement brillant dans cet extrait. Ce garçon possède une voix exceptionnelle mais ne l'utilise qu'au gré de ses sentiments, lorsque ces derniers l'obligent à élever la voix. Sinon son travail musical sur les rythmes définit son style, avec l'aide de deux chanteuses noires africaines dont je suis d'accord avec les commentaires pour dire qu'elles ne sont pas seulement des choristes, tellement elles participent au jeu de ce musicien fou.

Une de mes préférées et dans l'esprit swing, funk et tout le reste du chanteur et de ses deux acolytes féminines : remarquez comme il fait exprès de ne pas insister sur sa voix. Encore qu'au final cela ne soit pas encore assez déjanté par rapport à ce qu'ils peuvent faire sous son impulsion sur scène : mais on est bien dans l'esprit groove ...oh oui on y est bien, tranquille ....

Ils peuvent chanter partout, sont habitués à la poussière en même temps et autant qu'au succès : n'ont rien perdu de leur sympathie. Dans la rue, à même le sol et en impro !!

Sa musique est extra-ordinaire au sens littéral : on ne s'attend pas aux enchainements, à la rythmique à laquelle nos oreilles ne sont pas habituées : obligés d'écouter pour savoir comment bouger sur sa musique, mais au bout d'un moment on est emballés. Il nous oblige à définir une autre danse ...Ne plus savoir comment danser !!!!!
Il prend l'art du contrepied, desfois au bord du précipice pour rire trente secondes plus tard, commençant une chanson comme Brel et la finissant en gospel noir américain matiné de funk !!!????
Incroyable présence scénique et performance sur scène : il nous entraine dans son monde jubilatoire et mélancolique à la fois.
Découvert pour sa participation à forte valeur ajoutée sur la chanson mélancolie de Miossec, je me suis dit allons voir ce soir ce qu'il produit à Laval. Je ne fus pas déçu oh non de cette performance scénique.
Adulé en Flandre et on comprend pourquoi, ce qu'on ne comprend pas – et lui non plus d'ailleurs malgré ses tentatives répétées, opaque paradis = paris, - c'est pourquoi pas en France ! Sans doute trop iconoclaste pour nos passages à la radio ou dans nos émissions, trop inclassable et jouant la carte de la périphérie
Une voix qui a certains moments devient celle d'un Noir américain mais peut aussi porter dans les aigus ...
Les fous en action :

Ils ont oublié d'avoir des limites : ne jamais leur mettre les chaînes autour du cou !!!
Au bout de 4 min 20 ca devient le délire, un boeuf en direct : irrésistible : I'll be there !!!

A voir sur scène absolument au moins une fois ! Il nous met dans un état jubilatoire
J'aime beaucoup les paroles de cette chanson : quand même content ! Et le tempo, aïe, aïe !!

Pour en savoir encore plus, aller sur les videos you tube de Grombox : elle a enregistré un concernt en entier : la qualité sonore y est nettement meilleure que les images mais c'est là l'essentiel. Et on ressent bien l'ambiance du groupe sur scène.
Encore un tube : De quoi a besoin l'amour? Le jour se jette sur ma ville En même temps chatoyant et gris L'Escaut serpente imperturbable ....


Et une autre chanson de ouf :


Miossec et Zita Swoon : les deux ensemble pendant 20 secondes !!!


D'autres commentaires auxquels j'adhère concernant ce groupe :

Zita Swoon, les rois des Belges

A propos de Zita Swoon

Notre Avis Presqu'Elitiste

Des commentaires d'internautes sur les videos You tube (enfin ceux qui sont en français : moi je ne suis pas multilingue...) :

J ai acheté A band in a box des textes pleins de poesies et de promesses pour la suite j aime leur mélancolie et leur fantaisie,le morceau que je préfère moving through life as prey

trop de bonheur avec les zita swoon, dommage qu'il est du se séparer de Deus, et vive la belgique!

Belle chanson! Ce groupe a une âme...

An incredible live band

Et 150 heureux en ont bénéficié à Laval un jeudi 16 octobre 2008 au soir Yahoo !!


dimanche 5 octobre 2008

Beirut : la valeur n'attend pas le nombre d'années...

Pour ceux qui, comme moi et malgré tout, n’en auraient jamais entendu parler, sachez que Beirut, c’est un jeune Américain d'à peine 20 ans, Zach Condon, chanteur multi-instrumentiste dont le premier album Gulag Orkestar, ovni sur la scène pop alternative, est tout simplement envoûtant. À vous filer des frissons dans le dos. Si, si. Ecrit dans son garage au Nouveau-Mexique à 19 ans ... et ouvert sur le monde.

Car Beirut, même s’il est américain, tire à l’Est et ne fait pas semblant. Exit les guitares, on n’en verra pas une seule sur cet album. A la place, des trompettes comme s’ils en pleuvaient, de l’accordéon, des percussions et autres cymbales, mais surtout la voix de troubadour de Zach Condon.

Alors suivons-le : Mandoline en bandoulière, un jeune homme traverse la place du village suivi d’une flopée d’instruments. Si ce n’est déjà fait, emboîtez-lui le pas, il est encore temps. Il vous emmènera dans des contrées où le toit des maisons tournicote et les fossoyeurs se déguisent en clowns

L’album s’ouvre sur une sorte de marche crépusculaire, l’éponyme The Gulag orkestar. Si ce premier morceau préfigure en partie le reste de l’album (musique de fanfare accompagnant une complainte flamboyante portée par la voix de l'auteur), il ne le résume pas. Car au fil de l’écoute, l’album s’enrichit de multiples émotions, construction progressive d'une personnalité et d'un album. Déconcertant.

Mais dès le début on est pris car ce sont parfois les choses les plus simples qui font naître l'affection le plus facilement et le plus naturellement du monde. Gulag Oskestar fait justement partie de ces albums qui vous agrippent dès les premières secondes, et vous tiennent scotché jusqu'aux toutes dernières.

Et vous voilà entraîné irrésistiblement dans un folklore des pays de l'Est plus ou moins fantasmé, festif et improbable. Difficile de résister à ce petit ouvrage qui déborde d'enthousiasme.

C'est donc finalement à un voyage à travers l'Europe que nous convie Beirut, lequel est mené au gré de ses pérégrinations dans les pays de l'Est évidemment (Bratislava), mais surtout - et étonnamment - en Allemagne, des rives du Rhin (Rhineland) aux quartiers de la capitale (Prenzlauerberg). Sa balade le mène parfois même jusqu'en Italie, pour un Postcards from Italy qui n'a guère d'italien que le titre, mais qu'importe : le thème instrumental d'une simplicité enfantine se révèle irrésistible, de même que les tonalités un peu vieillies qui se dégagent de l'ensemble (à l'image d'ailleurs de l'artwork merveilleusement approprié qu'a su dénicher Zach Condon). Si Postcards From Italy n'a pas achevé de vous chavirer le coeur, Mount Wroclai s'en chargera sans mal, grâce à ses deux lignes mélodiques évidentes et ses choeurs galvanisants. D'un bout à l'autre du disque (et malgré quelques longueurs et répétitions), c'est donc à un joyeux fouillis mélodique que l'on assiste, mêlant allègrement trompettes, piano, accordéon, ukulélé, mandoline, clarinette, puis encore violon et violoncelle, le tout à un rythme claudicant avec une ambiance de capharnaüm, et son chant approximatif sied particulièrement à sa musique. Cela renforce la personnalité de l'ensemble musical, l'aspect propritétaire d'une telle trouvaille.

Aux explosions de gaieté pleines de dynamisme (Scenic World, joyeux et pétillant), succèdent également des titres languissants et empreints d'une puissante mélancolie - pas de celles qui vous sapent le moral pour le restant de la journée, mais plutôt de celles qui vous transportent et vous enivrent jusqu'à plus soif. C'est ainsi que l'on se retrouve submergé par le romantisme irrésistible et presque désespéré de Rhineland ou le très beau rythme alangui de Prenzlauerberg. Dans tous les cas, l'immédiateté fantaisiste de la musique de Beirut fait mouche et s'incruste dans l'imaginaire avec son ambiance gentiment décalée, des mélodies somptueusement un peu beaucoup biscornues et résolument attachantes.

A un album tel que Gulag Orkestar, on ne demande rien de plus que de se laisser transporter, dans ce monde dont on se moque finalement qu'il soit plus imaginaire que réellement typique des Balkans. Seul compte le plaisir immédiat ressenti à l'écoute de cet album, et les réminiscences vaporeuses qu'il ne manquera pas d'engendrer. Une expérience revigorante comme on aimerait en vivre plus souvent.

Révélé par le net-à-oreille des blogs musicaux du monde entier (une voie décidément de plus en plus précieuse), Beirut ne s'inscrit heureusement pas dans un quelconque revival : nul emprunt aux colosses défunts du rock, pas de taxidermie de mauvais goût. On bascule plutôt du côté de l'authentique, du poignant, d'une musique qui vient tout droit du cœur et prend profondément racine dans la tristesse slave. Tenant à la fois des musiques d'enterrements et du son pétaradant, ce Gulag Orkestar déchire l'âme et l'arrache infailliblement à sa torpeur blasée.
Fier de ses compositions sans guitare, le multi-instrumentiste Zach Condon s'est entouré d'une clique cuivrée et percussive dont l'interprétation à fleur de peau donne le frisson. L'idée lui serait venue lors d'un séjour à Paris, où la déambulation d'une fanfare d'amateurs sans le sou lui aurait mis la puce à l'oreille. Trompette, lourds accords de piano bastringue, le solide pathos d'Europe de l'Est quitte rarement l'épique voyage de Gulag Orkestar. Le tableau s'équilibre au niveau instruments musicaux avec l'éclatante rythmique de "Bratislava" ou les mandolines ensoleillées du single "Postcards from Italy". Beirut évolue dans un no man's land émotionnel sans frontières...

Derrière l'évidence des fanfares balkaniques, une kyrielle d'autres tendances se se dessine mais c'est l'équilibre de l'ensemble qui semble pourtant chariée comme un fleuve en crue qui porte la belle voix de Zach. . Grâce à cette multiplicité de tons, Beirut dépasse le simple exercice folklorique. Leur origine américaine aurait pu leur valoir force sarcasme s'ils s'étaient contentés de pasticher les trésors slaves, mais un songwriting inspiré les garde loin du piège de l'exotisme. A l'image de l'ouverture instrumentale, l'ensemble est délicatement bancal, débordant de sincérité, terriblement humain. Le son des percussions pléthoriques, les interventions judicieuses des arrangements de cuivres, l'apparition d'un violon ou d'une clarinette épaulent admirablement le chant du slave de l'Ouest.
Ovationnée sur la toile, la formation a confirmé son talent sur scène au festival des Inrocks. Quant à la suite qu'ils souhaitent donner à leur aventure tsigane, je vais filer aller l'écouter pour m'assurer qu'elle puisse nous faire chavirer à nouveau. Un grand est rentré dans mon monde musical

A Letter from Zach

It's with great regret that I have to tell all of you that Beirut is canceling their summer European shows. My reasons for doing this are many, a lot of them personal, but I still feel I need to provide something of an explanation.

The past two years have been a mindblowing experience. From the first indications that people were putting songs from Gulag up on their blogs to our incredible tour of Australia and New Zealand that we just completed, everything that has happened has been beyond anything I'd ever hoped could happen with the music I wrote and recorded in my bedroom. Once things started happening, I decided I wanted to do everything as big as possible. So, I set about putting together a large band, and giving that band a huge sound, and making the most spectacular records we possibly could.

I know this can sound like an artist shithead kind of comment, but going through all that really does have its low points along with the highs. The responsibilities of gathering people around your vision, working with great people like those who work directly for the band and those at the label, wanting to insure that every show is as good as humanly possible so that every single person in the audience sees that we put in a real effort, all of that leads to a lot of issues in terms of doing right by people who have done you right.

It's come time to change some things, reinvent some others, and come back at some point with a fresh perspective and batch of songs.


Please accept my apologies. I promise we'll be back, in some form.

-Zach

Découvert à l'hôtel Priout aux Solovki


Ibn Arabi et les théophanies (suite1)

La récurrence des théophanies tient à la vertu du Livre révélé, comme « chiffre » d'un Verbe éternel, toujours en puissance de produire des créations nouvelles plutôt que de produire une réalité ecclésiale fixe. Tout exotérique a un ésotérique : le Livre descendu du Ciel, le Qorân, limité à la lettre apparente, périt dans l'opacité et la servitude de la religion légalitaire. Il faut en faire éclore le sens ésotérique. Et c'est cela le ministère de l'Imâm, non pas certes son individualité empirique, mais sa Personne théophanique. Son « magistère » est un magistère initiatique ; l'initiation au tawil est naissance spirituelle. Parce qu'ici, comme chez tous ceux qui l'ont pratiqué dans le christianisme, c'est à dire ceux qui n'ont point confondu le sens spirituel avec l'allégorie, le tawil fait pénétrer dans un nouveau monde, accéder à un plan supérieur de l'être.

Bien qu'il puisse paraître arbitraire, c'est encore la philosophie de la Lumière, représentée aussi bien par un Sohravardi que par un Ibn Arabi, qui assure les fondements de cette objectivité du tawil.

Le tawil, l'herméneutique shi'ite, ne nie pas que la Révélation prophétique soit close avec le prophète Mohammad, le « Sceau de la prophétie ». En revanche, il postule que l'herméneutique prophétique n'est pas close, et qu'elle ne cesse de promouvoir l'éclosion des significations secrètes, jusqu'au retour, la parousie de l'Imâm attendu, celui qui sera le sceau de l'Imâmat et le signal de la Résurrection des Résurrections.

La question qui nous vient spontanément à la pensée est de demander quels furent ses maîtres. Ibn Arabi en eut beaucoup, en rencontra beaucoup ; ses multiples voyages et pérégrinations lui permirent de connaître presque tous les maîtres soufis de son temps. E pourtant il n'en eut réellement jamais qu'un seul, et celui-là ne se situe pas parmi les maîtres visibles ordinaires : impossible de l'authentifier par une documentation d'archives, d'en établir les coordonnées historiques, de le situer à un moment irréversible, dans la succession des générations humaines. Ibn Arabi fut le disciple d'un maître invisible, le maître intérieur pour lequel sa dévotion ne se démentit jamais, la mystérieuse figure de prophète auquel des traditions multiples, à la fois signifiantes et confuses, prêtent des traits qui l'apparentent ou tendent à l'identifier à Elie, à Saint-Georges, à bien d'autres encore. Ibn Arabi fut avant tout le disciple de Khezr (Khadir). En tout cas avoir un maître spirituel avec qui la relation confère par essence une dimension transhistorique, cela présuppose cette aptitude à vivre des évènements qui s'accomplissent dans une réalité autre que la banale réalité physique – des évènements qui se transmuent spontanément en symboles.

Le cas d'Ibn Arabi, comme disciple de Khezr, rentre dans le cas de ceux des soufis qui se désignent comme des Owaysis. Ils doivent ce nom à un pieux ascète du Yemen, Oways al-Qarani, contemporain du Prophète, qui « connut » celui-ci snas l'avoir jamais vu de son vivant ; réciproquement, le Prophète le « connaissait » sans l'avoir vu de ses yeux.

Pour peu que nous approfondissions ici l'analyse, nous vérifierons de nouveau combien le problème des intellects et de leur relation avec l'Intelligence agente qui les illumine, dissimule sous ses différentes solutions techniques autant d'options existentielles décisives. Elle annonce en effet ou bien que chaque être humain est orienté à la recherche de son guide personnel invisible, ou bien qu'il s'en remet à l'autorité collective et magistérielle comme médiatrice de la Révélation. C'est dire à quel point la figure de l'Ange-Intelligence, comme Esprit-Saint, Ange de la Connaissance et de la Révélation, commande toutes les orientations, selon que l'on assume ou que l'on esquive la relation personnelle qu'elle propose, la 'coresponsabilité du destin personnel assumé par « le seul avec le Seul ».

Ni l'intelligence agente séparée, unique pour tous, in un intellect agent immanent à chacun, mais une pluralité d'Intelligences actives séparées, transcendantes, correspondant à la diversité spécifique de la multitude des âmes. « Certaines âmes ont tout appris de guides invisibles connus d'elles seules... Les anciens Sages professaient que pour chaque âme individuelle, ou peut-être pour plusieurs ensemble ayant même nature et affinité, il y a un être spirituel qui tout au long de leur existence assume envers cette âme ou ce groupe d'âmes une sollicitude et tendresse spéciales ; c'est lui qui les initie à la connaissance, les protège, les guide, les défend, les réconforte, les fait triompher, et c'est cet être qu'ils appelaient la Nature Parfaite. Et c'est cet ami, ce défenseur et protecteur, qu'en langue religieuse on appelle l'Ange.

Les commentateurs l'identifient avec l'Ange Gabriel, comme nom de l'esprit-saint de chaque être, le maître invisible, le « Gabriel de ton être ».

Limitons ici ces brèves indications puisque aussi bien il semble qu'en nous guidant sur le symbole d'Ibn Arabi comme disciple de Khezr, nous ayons atteint le centre qui commande les lignes d'orientation de notre topographie spirituelle. Quel que soit le nom qu'on lui donne, les évènements que détermine la relation avec le guide personnel invisible ne tombent pas dans le temps physique quantitatif ; ils ne sont pas mesurables par les unités de temps de la chronologie, homogènes et uniformes ; ils ne s'insèrent pas dans la trame continue des évènements irréversibles. Ces évènements s'accomplissent dans un temps, certes, mais un temps qui leur est propre, ce temps psychique discontinu, qualitatif pur, dont les moments ne peuvent s'évaluer que selon leur propre mesure, une mesure qui varie chaque fois avec leur intensité même.

D'où un autre réalisme, celui du monde subtil, âlam al-mithâl, celui que Sohravardi appelle le Moyen-Orient des Ames Célestes, qui a pour organe cette Imagination théophanique qui va nous occuper.

Lorsqu'il a reconnu son guide invisible, il arrive que le mystique désire retracer sa propre Isnâd, c'est à dire montrer la chaîne de transmission aboutissant à sa personne, attester l'ascendance spirituelle dont il se réclame à travers les générations humaines sur terre. Il ne fait rien d'autre, ni rien de moins, que de désigner nominativement les esprits à la famille desquels il a conscience d'appartenir. Si on leur applique les règles de notre propre critique historique, les chaînes de ces isnad semblent pourtant n'offrir qu'une garantie précaire. C'est qu'en fait ces généalogies désignent autre chose, quelque chose dont la vérité transhistorique n'a nullement à céder le pas, car elle a un autre sens et est d'un autre ordre, à la vérité matériellement historique. Ce n'était point là une histoire de la philosophie au sens où nous entendons ce terme ; mais ce n'était pas là non plus, c'était encore moins, ce que nous appelons simplement une vue de l'esprit.

Il a fallu rappeler ici un minimum de choses. On souhaite l'avènement d'un humanisme intégral, un état de choses où il soit possible de sortir des horizons de nos programmes classiques sans faire figure de spécialiste qui étonne et fatigue l'honnête homme par ses allusions incompréhensibles. Nous avons une idée courante du Moyen-Age ; tout le monde sait qu'il' y a eu une philosophie arabe et une science arabe, sans pressentir qu'il y a eu beaucoup plus, et que dans ce beaucoup plus, il y a une somme d'expérience humaine dont la méconnaissance n'est pas étrangère aux désespérantes difficultés de l'heure. C'est qu'il n'y a pas de dialogue possible à moins de problèmes communs et d'un vocabulaire commun ; et cette communauté de problèmes et de vocabulaire ne se forme pas subitement sous la pression des faits matériels, mais mûrit lentement par une participation commune aux supremes questions que s'est posée l'humanité. On dira peut-être qu'un Ibn Arabi et ses disciples voire que le shi'isme lui-même ne représentent qu'une petite minorité au sein de la grande masse de l'Islam. Sans aucun doute, mais en serions nous dès maintenant arrivés au point de ne pouvoir apprécier l'énergie spirituelle qu'en termes de statistiques ?

Dans la mesure où les évènements vécus par lui apparaissent comme des données autobiographiques chargées d'une signification transhistorique, c'est à ceux qu'il revient d'éclairer par avance cette double dimension des êtres que nous fera ensuite entrevoir une Imagination active les investissant de leur fonction théophanique.


L'existence terrestre d'Inb Al-Arabi commença à Murcie au sud est de l'Espagne où il naquit le 17 Ramadân 560 de l'hégire, correspondant au 28 juillet 1165. Au calendrier lunaire cette date marque le premier anniversaire de la proclamation de la Grande Résurrection à Alamût en Iran par l'Imâm Hasan instaurant le pur Islam spirituel de l'Ismaélisme iranien réformé, le 17 Ramadân 559 de l'hégire. Les surnoms de notre cheykh sont bien connus : Vivificateur de la religion, Docteur Maximus, le fils de Platon. Dès l'âge de 8 ans, le petit garçon vient à Séville, y fait ses études, y grandit, y devient adolescent, mène la vie heureuse que sa famille noble et aisée pouvait lui assurer, contracte un premier mariage avec une jeune fille dont il parle en termes d'une respectueuse dévotion, et qui semble bien en effet avoir exercé une influence réelle sur l'orientation de sa vie vers le soufisme.

C'est à cette époque que se manifestent déjà les aptitudes visionnaires d'Ibn Arabi. Il tombe gravement malade, la fièvre entraîne un état de profonde léthargie. On le croit mort, tandis que lui-même en son univers intérieur, se voit assiégé par une troupe de personnages menaçants, d'aspect infernal. Mais voici que surgit un être d'une beauté merveilleuse, au suave parfum qui repousse avec une force invincible les figures démoniaques. Qui es tu lui demande -t- il – Je suis la sourate Yasin. De fait son malheureux père angoissé à son chevet récitait à ce moment là cette sourate (la 36ème du Qoran) que l'on psalmodie particulièrement pour les agonisants. Que le Verbe proféré émette u énergie suffisante pour que prenne corps, dans le monde intermédiaire subtil, la forme personnelle qui lui correspond, ce n'est point là un fait insolite pour la phénoménologie religieuse. Il marque ici une des premières pénétrations d'Ibn Arabi dans le âlam al-Mithal, le monde des Images réelles et subsistantes, dont nous avons fait mention dès le début : le mundus imaginalis.


vendredi 3 octobre 2008

Déjà vu ...Le film qui dément son titre !



La critique du Monde que je trouve assez juste, car l'aspect scénaristique est particulièrement bien trouvé et haletant, des rebondissements qui tiennent au scénario et restent inattendues jusqu'à la fin :

L'idylle entre le producteur américain Jerry Bruckheimer et le cinéaste britannique Tony Scott, née sur le plateau de Top Gun, a donné naissance à d'autres films comme Le Flic de Beverly Hills 2 ou Jours de tonnerre. Le couple propose aujourd'hui un film dont le titre, Déjà vu, et l'ouverture, un attentat monstrueux contre un ferry- boat de La Nouvelle-Orléans, fournissent un arsenal prêt à l'usage au critique mal disposé en cette fin d'année.

Et voilà qu'il faut tout remballer. Passé les scènes d'exposition, Déjà vu s'évertue à tromper toutes les attentes - sauf l'exigence d'être distrait et amusé en permanence. Sous les pas du spectateur, le sol se dérobe sans cesse.

Entamé comme une accumulation de destructions matérielles et humaines, le film devient successivement un polar romantique, une parodie, une fantaisie métaphysique - sans avoir cependant jamais la sensation de se perdre, en vertu de la présence de la présence rassurante de Denzel Washington.

A La Nouvelle-Orléans, donc, le ferry- boat en provenance d'Algiers, sur l'autre rive du Mississippi, explose alors qu'il transporte l'équipage du porte-avions Nimitz, de retour du golfe Persique, des garçons prêts à célébrer l'Amérique dans les rues de La Nouvelle-Orléans, à l'occasion du premier carnaval célébré après le passage de l'ouragan Katrina. Le contexte est un peu lourd, et il explique la mine fort sérieuse de l'agent Doug Carlin (Denzel Washington) du Bureau de l'alcool, des armes à feu et du tabac (ATF, ça change du FBI) lorsqu'il arrive sur les lieux du crime. Carlin est une version ambulatoire du frère le plus futé de Sherlock Holmes : il lui suffit de faire quelques pas sur les lieux du désastre pour tout comprendre. Très bonne parodie à ce niveau-là du film, mais nous allons de multiples fois rebondir.

Ses investigations le mettent bientôt en présence du cadavre d'une jeune fille à qui la mort n'a pas ravi sa beauté. L'assassin de Claire (Paula Patton) et l'auteur de l'attentat ne font qu'un. Et l'agent Doug Carlin, un homme seul qui a tout perdu, se met sur sa piste. C'est à ce moment qu'il reçoit l'assistance inattendue du FBI. Cette agence dispose d'un instrument remarquable qui permet d'observer n'importe qui, n'importe où, trois jours et six heures avant le moment présent.

L'agent Pryzwarra (Val Kilmer) fournit à son collègue de l'ATF des explications vaseuses sur la provenance de ces images magiques. Pour l'instant, Doug Carlin s'abîme dans la contemplation des derniers jours de Claire, aussi amoureux que le détective Dana Andrews l'était de l'actrice Gene Tierney, la disparue de Laura, le film noir et romantique d'Otto Preminger (belle référence : j'approuve ! Ah la la Laura !!!), qui a sans doute inspiré les scénaristes Bill Marsilii et Terry Rossio. Mais les écrans numériques ont remplacé le portrait à l'huile du vieux classique, et Déjà vu place ses héros dans la position de spectateurs-voyeurs qui s'aperçoivent bientôt que le feuilleton télévisé est en fait un jeu vidéo.

Car l'agent Carlin finit par arracher la vérité à ses amis fédéraux : les images n'en sont pas, elles sont comme une fenêtre ouverte dans le temps (procédé scénaristique qui entraîne l'inévitable accumulation de termes de physique moderne qui font probablement hurler de rire les connaisseurs), fenêtre qu'il est possible d'ouvrir.

Suivent quelques séquences époustouflantes, dont une poursuite en voiture à cheval sur deux continuums temporels, une idée assez brillante pour penser qu'elle aurait pu sauver l'un des deux derniers épisodes de Matrix, si elle était venue en temps et en heure aux frères Wachowski.

Au bout de deux heures, les époques et les hypothèses sont emmêlées au point qu'un scénariste (et en particulier ceux de Déjà vu) n'y retrouvent plus leurs petits. Mais ce n'est pas très grave. L'agent Carlin se rapproche sans fin de son aimée, par-dessus le temps et la mort, et l'on ne veut que du bien à Denzel Washington. Il fait tellement de peine quand il a l'air triste, on a tant de plaisir à le voir sourire.

Et même si par moments la manière de Tony Scott, qui se conforme aux canons publicitaires du moment - notamment au début du film avec les ralentis et le soit-disant regard profond au ralenti à 360° de Denzel Washington ! est trop drôle -, cela ne fait pas obstacle à l'émotion naïve qui naît de Déjà vu, film qui dément sans cesse son titre.

Merci Mimitess car sans Toi il est sûr que je n'aurai jamais regardé un tel film !! Et j'aurais eu tort (mais je ne le répéterai pas !)


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