Article intéressant pour montrer la réactivité et la justesse des des banques centrales mais aussi le fait auquel je souscris : le crédit facile de la réserve fédérale américaine a nourri la crise en fournissant les liquidités nécessaires à la bulle spéculative. Bonne analyse également sur la nécessité pour les banques centrales d'opérer une analyse globale du prix des actifs pour déterminer leur politique monétaire.
A priori, elles pourraient - devraient - être les grandes gagnantes de la crise. D'abord, parce que, de toutes les grandes institutions, ce sont elles qui, depuis le début de la déroute des subprimes, ont, de l'avis général, le moins démérité. La BRI, la banque des règlements internationaux, la banque des banques centrales, avait même été la seule à s'alarmer officiellement de la formation d'une gigantesque bulle sur les marchés du crédit.
Ensuite, quand la crise du marché interbancaire s'est déclenchée, au mois d'août 2008, les grandes banques centrales ont réagi avec célérité et vigueur. Elles ont immédiatement injecté des centaines de milliards d'euros et de dollars dans le système afin de tenter d'empêcher l'asphyxie des banques.
Elles ont agi, de surcroît, de façon coordonnée, alors même que les Etats étaient dans l'incapacité de se mettre d'accord sur les plans de sauvetage bancaire et les mesures de relance économique.
Enfin, les banquiers centraux font valoir qu'on ne peut leur imputer la responsabilité des défaillances dans la supervision du secteur bancaire. Au Royaume-Uni, celle-ci était assurée non par la Banque d'Angleterre, mais par la Financial Services Authority. Aux Etats-Unis, les banques d'investissement de Wall Street, au coeur de la tempête, n'étaient pas surveillées par la Réserve fédérale américaine (Fed), mais par la Securities and Exchange Commission (SEC). Et dans les pays de la zone euro, où la régulation était directement exercée par la banque centrale, comme en France, la déroute des banques a été limitée.
Aussi les banquiers centraux se verraient bien confier, dans le nouveau système financier international, des pouvoirs accrus. Ils estiment que la supervision bancaire doit être, comme la politique monétaire, exercée par des techniciens. Neutres, indépendants, insensibles aux pressions d'où qu'elles viennent. A des experts, comme ceux du Forum de stabilité financière, qui ne doivent pas craindre l'impopularité. Un ancien patron de la Fed définissait le métier de banquier central comme celui consistant à "faire disparaître les boissons alcoolisées lorsque la soirée commence à vraiment s'animer"...
Mais voilà. Les dirigeants politiques, notamment en Europe, ne voient pas forcément d'un très bon oeil le renforcement du pouvoir des banquiers centraux qui, à leurs yeux, même lorsqu'ils sont coupables, ne sont jamais déclarés responsables et n'ont de comptes à rendre à personne, et pas devant le peuple.
Pas question donc de donner le pouvoir de supervision à des institutions dont l'indépendance n'est, selon eux, en aucune manière une assurance de bonne gestion. La politique de taux d'intérêt extrêmement bas menée par Alan Greenspan à la tête de la Fed est considérée par beaucoup comme l'une des principales causes de la crise des subprimes. Ils préféreraient donner plus de pouvoir au Fonds monétaire international (FMI), plus politique.
D'autres experts considèrent d'ailleurs que la crise a sérieusement mis à mal cette fameuse notion d'indépendance des banques centrales vis-à-vis du pouvoir politique. En acceptant d'acheter des bons du Trésor afin d'aider les gouvernements à se financer, elles ont, selon l'économiste Michel Aglietta, asservi leur politique aux budgets des Etats.
Mais quel que soit le nouvel équilibre des pouvoirs, les banques centrales devront surtout, dans le nouvel ordre financier mondial, revoir de fond en comble leur façon d'élaborer leur politique monétaire. Elles devront prendre en compte l'évaluation des actifs, qu'il s'agisse de l'immobilier, des actions, des obligations, et non plus seulement l'inflation des biens et services. Convaincues de la capacité du marché à s'autoréguler, elles s'y étaient jusqu'à présent toujours refusé, estimant qu'elles n'étaient pas plus à même que des millions d'investisseurs d'évaluer le "juste" prix d'un actif.
Pierre-Antoine Delhommais, Le Monde économie du 31 mars 2009
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Je ne demande plus où il est : il fut dans le monde, il y peut revenir, il n'y est maintenant qu'un peu plus caché. Je ne demande plus ce qu'il est : je l'ai vu et je l'ai connu."
Hölderlin, Hyperion
"Dans tes faux-fuyants,
Les crimes ont été escamotés
Dans un endroit
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"Je suis d'une morale douteuse : je doute de la morale des autres"
Marguerite Duras
Je suis bourré de condescendances
Pour mes faiblesses si dures à avaler
Ce qui fait que je flanche
Quand on essaie de m'apprécier
Miossec, le chien mouillé (en silence)
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