vendredi 14 août 2009

Edvard Munch











J'ai eu la chance après l'exposition consacrée à Munch à la fondation Beyeler à Bâle en 2007 de visiter le musée Munch à Oslo début juin 2009 pour ma seule demi-journée de présence dans la capitale norvégienne. Je suis marqué par ce peintre, si différent des autres.




Sa mère meurt de tuberculose alors qu'Edvard n'a que cinq ans. Celui-ci est aussi de faible constitution, mais c'est sa sœur aînée Sophie qui est la victime suivante de la phtisie (une des formes de la tuberculose). Une plus jeune sœur est rapidement diagnostiquée comme souffrant de « mélancolie » (aujourd'hui dépression). Des cinq enfants seul son frère Andréas se marie, mais il meurt quelques mois après son mariage

En 1885, Munch effectue un court séjour à Paris. Cette même année il commence son travail sur un tableau décisif l'Enfant malade. Là il rompt radicalement avec un réalisme que l'on voit comme un motif en lui avec Christian Krohg. Pour Munch, il s'agit de sa sœur Sophie. Il travaille longtemps sur ce tableau, à la recherche d'une première impression et d'une expression picturale satisfaisante pour transcrire une expérience personnelle douloureuse. Il renonce à l'espace et à la forme plastique et opte pour une composition rappelant une icône. La surface du tableau montre les signes d'un processus créatif difficile. La critique est très négative :









La plus belle galerie video de ses oeuvres sur fond musical :


Un autre fan dont je vous conseille très vivement le site, très important et très réussi, car il reprend les différentes versions de Munch sur un même tableau comme l'Enfant malade ou la séparation ...C'est fondamental pour l'oeuvre de Munch car ce n'est pas toujours la même version qui vous émeut le plus... Par exemple sur la séparation, j'aime mieux le tableau où les cheveux de la femme restent emmêlés sur le corps sombre de l'homme. Et vous pouvez vous essayer à la variation du même sentiment au fur et à mesure des oeuvres.






Quelqu'un qui a bien compris Munch :



La plupart des analyses sur Munch même si elles sont brillantes ne choisissent pas les bons angles d'attaque et font de Munch un symboliste universel sans faire comprendre en quoi Munch est universel car autobiographique : et à force d'insister sur la mort et l'abstraction, ils oublient de préciser que la jeunesse de Munch n'a pas été que malheureuse, la passion amoureuse a aussi fortement dominé toute son oeuvre, bien autant et même plus que le désespoir. Je trouve que la plupart du temps, les analystes indiquent un désespoir métaphorique et non pas en rapport avec sa vie (cf. les tableaux sur la jalousie, le portrait de l'enfant malade et sa soeur …), à tort.

Je suis par exemple bien plus en accord avec cette définition de son oeuvre et de ses inspirations : "Né d'une famille de la petite bourgeoisie décimée par la maladie (il faillit lui-même mourir dans son enfance), Munch est un garçon solitaire, qui va vite fuir les valeurs moralisatrices de sa famille et de sa Norvège natale pour celles bien plus émancipées d'un cercle d'intellectuels menés par Hans Jaeger. Là, il rencontre Mme Heiberg, une femme mariée avec laquelle il vivra une histoire passionnée. Avec une délicatesse et une sensualité qu'on ne lui connaissait pas, Watkins fait de cette liaison, ainsi que des deux morts qui frappèrent l'enfance de Munch - celles de sa mère et de sa sœur - des leitmotivs psychiques hantant l'imaginaire du peintre."





Autre critère essentiel quand on appréhende Munch : ne pas seulement retenir un ou deux tableaux, trop souvent résumés au seul « Cri » : 10 à 15 oeuvres de lui restent pour moi des chefs d'oeuvre universels où il fait passer des sentiments que tout le monde pourra comprendre et qui font appel à la sensibilité. Vous trouvez ici ceux qui m'ont le plus touché : on y parle amour, jalousie, solitude, vivre ensemble, fraternité envers sa soeur malade. C'est pour cela qu'il est universel et aussi contemporain, le seul Norvégien à avoir exercé une influence mondiale car son langage est universel.






Sinon :

Le site en anglais consacré à l'artiste avec de nombreuses galeries de photos (un peu petites, il est vrai) : site anglais consacré au peintre

Une autre galerie pas mal du tout avec une musique de Rachmaninov particulièrement bien choisie : seconde galerie video

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Miossec, le chien mouillé (en silence)