
Ce film de Nicole Garcia présente l'aspect civil de la guerre d'Algérie. Le point de vue est pied-noir, à travers les souvenirs d'un adulte qui a récemment croisé son amour d'enfance à Oran se remémore.
Ce film est un utile ajout au film de guerre l'ennemi intime qui décrit l'atrocité de ce conflit du côté des militaires français, avec les interrogations face aux méthodes utilisées.
Jean Dujardin est parfaitement crédible dans son jeu d'acteur, où il doit travailler sur soi, son passé, sa mémoire qui pour paraphraser Miossec a toujours tendance à avoir les dents blanches. Il donne une épaisseur à son personnage. Ces souvenirs du retour de la plage me rappellent immanquablement les écrits de Camus sur son enfance à Alger.
Je ne suis pas étonné que ces deux films aient été réalisés par des pieds-noirs avec un recul certain lié aux dizaines d'années passées : il est possible de commencer à en parler. Le cinéma est sur ce terrain comme celui de la Résistance en avance sur les historiens.
Si Nicole Garcia fait perdre un peu de force à sa mise en scène à jouer sur plusieurs registres (thriller, sentimental, historique et psychologique) comme le montre la bande-annonce, le cadre d'ensemble est bien retranscrit et la dimension personnelle lié à l'enfance algérienne du personnage bien maîtrisée.
Et une grande part du film tient sur un Jean Dujardin incarne, avec un formidable mélange de virilité et d’émotion, un homme submergé par un passé trop vite enfoui...

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