samedi 1 novembre 2008

Voyage en Russie : mercredi 3 septembre

Petite aparté : je n'ai que des chaînes en russe et apparemment N.Capkozi comme ils l'écrivent occupe beaucoup leurs écrans et pensées. Son positionnement doit déranger les dirigeants russes, quoiqu'à chaque fois qu'il s'exprime, il est coupé pour laisser place aux commentaires sur ses propos ce qui m'empêche d'en savoir plus. Ce qui soit permet aux médias russes de transformer de façon parfois fantaisiste et conforme aux intérêts les propos, soit s'ils sont contraires, de les décridibiliser en les exagérant, poussant à la caricature. Mais l'acuité des passages à la télévision plaide pour un malaise de la position russe suite suite aux interventions européennes. Poutine, Medvedev, Lavrov se succèdent, en interview, largement diffusées pour donner le la de la réponse à opérer. Le nombre de fois où il passe à la télé est si impressionnant qu'il ne cesse d'intriguer.

3/09/08
Aujourd'hui lever difficile à 9 heures. Je dois préparer plusieurs excursions ce jour : mon départ pour les Solovki de samedi en achetant mon billet de train, mon excursion sur l'île de Valaam et l'achat de timbres à la Poste, une excursion pour moi tellement mon russe est minable. Ensuite ce que le temps restant permettra de faire, on visitera la ville sachant que de toute façon jeudi ou vendredi y sera consacré. En sortant de l'hôtel sur la droite se trouve l'office du tourisme qui n'est rien d'autre qu'une agence de tourisme comme les autres, un peu plus officielle. Et là, mauvaise nouvelle : prochain départ pour Valaam samedi. De nouveau dehors je me reproche de n'avoir parlé qu'en russe, ce qui m'a empêché de prendre toutes les informations nécessaires ou de saisir une opportunité. Direction la gare d'un pas décidé, tout en devinant déjà que la journée va être coton. Là-bas, j'y cherche une agence de voyages disparue, ne reste après de multiples recherches qu'un emplacement déserté. Re-zut et me voilà redescendu à mon hôtel je dois aller rechercher un autre centre touristique, qui lui serait un véritable office de tourisme selon mon guidebook. Au passage, je remarque cette fois-ci sur la gauche de l'hôtel, de l'autre côté de la route, une autre officine de l'Intourist. Ragaillardi, j'engage la conversation en anglais et apprends qu'une excursion avait eu lieu le jour même et que la suivante serait samedi, qu'une autre agence située sur le bord du lac pourrait le faire avant samedi, et que l'agence disparue se situe à la rencontre de deux avenues qu'elle m'indique sur un plan. Entre-temps, elle s'était informée par téléphone auprès de ses collègues qu'il n'y avait pas d'excursions avant samedi. A son sourire j'ai su que l'unique touriste qui cherchait à joindre le monastère de Valaam était repéré. Bon, direction les quais et entretemps l'office du tourisme véritable qui est sur le chemin. A cet office du tourisme, une jeune femme fort peu aimable, la précédente aurait du lui revendre un sourire, s'apprête à téléphoner à l'Intourist, ce que je m'empresse de l'informer que j'ai déjà fait. Sinon ces derniers vont crier au harcèlement et pouvoir suivre mes pérégrinations. Alors, en consultant internet, elle m'informe que demain jeudi une compagnie se rend à Valaam, située sur les quais. Heureuse confirmation et je quitte la jeune femme au nurofen installé sur son bureau. Direction les quais, avec aplomb. J'y prends le dépliant qui confirme une sortie le 4/9 et rejont l'étage. Là dans un bureau je m'essaie à convaincre une jeune femme en anglais, qui m'explique que ce serait vendredi et non jeudi, qu'il lui faut l'inscription d'autres personnes, que ce n'est pas sûr, qu'inquiète ma méconnaissance du russe alors que la guide ne parle que cette langue et qui finalement me dit de revenir à 16 heures pour savoir si l'expédition aura lieu. Je ressors, il pleut, mauvaises sensations. Si je me bats, je sens que çà va être compliqué et que la journée va se passer à la recherche de ce sésame, direction Valaam. Machinalement, je remonte la rue pour une longue course à pied vers le nord de la ville. C'est une journée galère que j'aime bien, où il ne fait pas beau, où je suis au milieu des Russes. Je crois que ce que je ressens est inexplicable. Je remonte en me disant qu'il faut que je rejoigne ce croisement des deux avenues au nord de la ville. Chose faite après trois quart d'heure de marche, où deux compagnies de voyage, dont aucune ne porte le nom recherché. Je m'aventure vers l'une et rentre dans un bureau surchauffé où deux jeunes femmes travaillent. A ma demande si elles parlent anglais, la première s'esquive et la seconde s'explique en disant Tchout Tchout ce qui veut dire en russe vraiment pas beaucoup. Je souris, et lui fais comprendre que j'ai compris. Le courant est passé, son anglais est finalement très potable et cet ange devient très actif. Elle passe plusieurs coups de téléphone d'où il ressort que les bateaux ne sont plus sûrs de sortir au vu du temps, que la saison est morte ; elle téléphone même à l'agence dont je devais trouver la trace et obtient son adresse, mais celle-ci n'a plus d'excursions. Après un grand remerciement en russe pour de tels efforts alors qu'elle ne me connait pas et qu'elle n'y gagne rien, me voici à nouveau dehors et ayant compris qu'à présent les chances sont faibles, un mauvais goût d'inertie dans la bouche, mais le sentiment de s'être battu. Ah Oui, entre temps j'avais eu l'occasion par des détours à travers des parcs pour rejoindre ce croisement de profiter de la verdure renommée de la ville, en longeant la rivière Lossissinka, puis en me retrouvant en début de banlieue, autour du stade de foot, décoré aux anneaux olympiques. Je suis dehors, la pluie ne me lâche pas, bien que faible et après une pause médidative je reprends des deux l'avenue perpendiculaire à celle qui m'a amenée, direction la gare car il ne faudrait pas que j'oublie l'autre objectif de la journée, même si vu comment celle-ci a commencé, je crains un refus ou une incompréhension à la gare. Une journée mal embarquée ...
La gare. Je m'y arrête et prépare tous cahiers ouverts ce que je vais dire : il faut qu'elle me comprenne tout de suite, sans poser de questions, sinon les difficultés vont commencer. Je voudrais choisir ma vendeuse, mais au final un des guichets est indiqué voyages internationaux, ce qui me rassure : la personne doit être habituée. Semblant avenante, je dépose sur le rebord mes ouvrages qu'elle regarde et me lance : elle comprend, me demande de confirmer Outram (le matin) et m'indique sur un papier les horaires 7h – 16h. J'acquièsce, elle me demande mon passeport, que je lui tends, récupéré le matin même à l'hôtel (encore un bon point) : elle inscrit le numéro de passeport dans le logiciel et il apparaîtra sur le billet : je suis bien surveillé. Les choses se compliquent avec la classe du wagon : les coupés, première classe russe, sont non disponibles à cet horaire, et je n'arrive pas à me faire comprendre sur le rang le plus luxueux encore. Nous nous entendrons finalement sur le terme que je comprends : platzkart, qui signifie seconde classe en russe, rien à voir avec la seconde classe d'un corail, plutôt salle commune où tout le monde déballe ses affaires, à mon avis. Nous verrons bien, et puis comme çà je voyagerai à la russe populaire !! 8 heures : le temps du voyage m'apparaît soudain : même avec le paysage il faudra l'occuper. Après un quiproquo où je me crois redevable de 5 000 roubles et vais chercher le liquide nécessaire quand 500 roubles suffisent : si 5 000 pour une platzkart aurait du m'apparaître hors de prix, 500 roubles soit 15/17 euros les 8 heures de train est vraiment bon marché. Une chose de faite, et à la sortie, 13 h 30, deux choix s'offrent à moi : téléphoner à l'agence de voyage repérée en France sur internet (encore une autre !), dont l'adresse n'est en tout cas pas en centre ville que j'ai parcouru, ou acheter les timbres. La poste étant fermée entre 13 et 14 heures je me rassasie de chocolat et de yaourts danone dans la gare, il faut mieux attendre 14 heures pour appeler l'agence si je veux quelqu'un parlant anglais. Cà m'évitera un déplacement inutile si comme je le pense c'est rapé de ce côté là. Au final je rejoins mon hôtel pour téléphoner au calme. Et là impossible d'obtenir mon interlocuteur, sous toutes les formes par lesquelles j'essaie de composer le numéro. Je ressors et achète un plan, repère Frolova Street, tout au nord-ouest, encore plus loin que le matin ! Ni une, ni deux j'y vais n'ayant plus rien d'autre à faire d'ici 16 heures, à tenter. Je pars pour une heure de marche assidue, enjambe des ponts et me retrouve au milieu des immeubles décrépis, des flaques d'eau encombrant les rues, des voitures sur des périphs urbains, à chercher cette rue. Je redécouvre ma Russie, des clochards allumant un feu, sous cette pluie pour se réchauffer, des voitures qui zigzaguent sur la chaussée pour éviter les grands trous et me retrouve au bas de ces immeubles informes. Je ne trouverai rien à Frolova Street, rien que le nom Irène, nom aussi de la compagnie de voyages, taggé sur un mur en compagnie d'autres prénoms de filles et de garçons russes. Heureusement que je n'avais pas donné mon argent par internet. Et moi qui croyais cette Russie délabrée vois plus loin de nouveaux immeubles, une nouvelle grande rue pleine de voitures et un supermarché, au milieu de ces anciennes vieilles tours pas belles. J'ose prendre quelques photos dont je ne sais si je les montrerai. Je les prends comme en cachette : il y a des jeunes à la sortie de l'école, c'est un quartier populaire. Je reviens sur mes pas, il y a loin, je quitte ces faubourgs que des jeunes regagnent à pied, en sens inverse, et me dis que çà va vraiment être long pour mes cannes fatiguées. Mais le sens est à la descente, je découvre de nouvelles rues descendant du nord-ouest au sud-ouest de la ville, sans repasser par le centre, et assez vite je me rends compte que j'arriverai à l'heure à l'agence de tourisme de l'embarcadère. Je passe devant un hôtel flambant neuf qui se dresse sur les hauteurs devant le lac Onega, Karelia, et me rapproche de l'agence, avec un mauvais pressentiment : je suis sûr que la jeune fille ne souhaitera pas s'embarrasser de soucis avec un touriste solitaire, qui souhaite rejoindre Valaam. Son 16 heures sonne d'un coup pour moi comme un recul pour mieux dire non finalement. Elle ne fera pas l'effort. Aussi ne suis je pas surpris quand après s'être éclipsée pour demander à sa patronne, elle revient en précisant qu'il n'y aura pas d'excursion. Je m'éclipse sans crier gare car j'avais déjà compris. Dehors je me dis que c'est foutu, mais j'ai toujours une croyance en moi, de savoir que j'aurais tout fait. Je remonte vers mon hotel et sais que sur le chemin se trouve l'office du tourisme du matin. Et si j'allais pleurer, car je me sens comme un pleureux qui a envie de dire trouvez moi mon excursion. Allez on va y aller, dernier test, nous verrons bien. Porte poussée, ils sont deux cette fois. Elle me reconnaît, je lui explique mes démarches, et surprise, elle commence à chercher assidument, prend le téléphone, veux les horaires des bateaux, des bus, elle a compris que mon sort était entre ses mains, mais ne se déride pas, se rappelle qu'il y a aussi une agence de voyages à l'embarcadère de cet autre lac au bord duquel est situé Valaam. Au résultat de ces investigations complètes, que je suis, pas de bateau jeudi. Un seul à 13 heures vendredi, ce qui me laisse les 4 heures de routes pour me rendre au lac alors qu'elle me parlait d'un hébergement une nuit sur place, vu le faible nombre de navettes de bus, puis de bateau, non synchronisées. En revanche, le retour le vendredi est hasardeux : arrivée du bateau normalement à 17 h 45 si les conditions climatiques sont bonnes pour un bus à 18 heures, sinon problème, dodo sur place et train loupé le lendemain matin, celui-là même que j'ai réservé à 13 heures. Je lui dis que je vais réfléchir et que je viendrai pour réserver le bateau demain si je conclus l'affaire. Dehors je retire toute la médisance que j'ai pue avoir le matin envers cette jeune femme, qui a su se montrer très efficace. Et en marchant, je me dis que je vais prendre ce pari, car je peux toujours dormir à l'hôtel au cas où là-bas et prendre le train suivant le samedi qui arrive certes de nuit, mais rien d'impossible s'il y a un taxi. Je file de joie sans repasser à l'hôtel acheter mes timbres et à nouveau çà marche en russe, même si je n'ai pas su reconnaître les roubles demandés après le 100 initial. Je m'en veux car les chiffres ce n'est pas le plus difficile. Au retour j'achète dans la rue deux pizzas réchauffées au micro ondes de la taille de mes mains, mon premier repas chaud depuis dimanche ! Eh oui je ne vais pas trop au restaurant seul, cela me donne le cafard, mais je me promets d'y aller le lendemain puisque j'ai déjà repéré un lieu dans la rue principale. A la fin du voyage, vu la marche et la nourriture qui se compose de chocolat, de fruits, de gâteaux secs, de yaourts vitaminés et de jus d'orange, j'aurai mon poids de forme ! A l'hôtel, repos, même si je prévois une autre sortie pour acheter des cartes postales, notamment de Petrozavodsk et un livre en français pour passer le temps dans le train. Ce sera donc direction les librairies et comme celle du matin m'a déçu direction la deuxième. J'en ai marre de remettre mon jean trempé, dont c'est la dernière journée. Je marche en prenant le bon raccourci, maintenant que le centre ville m'est connu. Mais la librairie en question n'est pas mieux achalandée que sa voisine, ni même en enveloppes pour les cartes postales. Bon, mais j'aime me ballader sans but, et que c'est bien là le souhait de ma sortie, qui se conclura au mieux par l'achat judicieux sinon rien. Me voilà de nouveau au milieu des Russes et sous la pluie ! Qui pourra me comprendre ? Car c'est ce que je recherche, et je me rappelle que dans ma marche de l'après-midi, j'avais cru repéré une troisième librairie. Sur le chemin, qui est désormais plus une ballade, à nouveau l'hôtel Karelia, dont une pancarte vante la vente de billets pour Kiji. Et pourquoi pas pour Valaam. N'osant pas trop pénétrer cet hôtel luxueux qui dans l'entrée possède un département office du tourisme. Là une charmante jeune femme s'assied à côté de moi sur un canapé, comme une amie, pour s'entendre expliquer mes projets. Faute de groupe pour l'excursion désirée, elle me propose le tarif individuel avec remise d'une voiture mais je décline l'invitation et ressors rapidement. Dehors, dans ma marche continue, je ressens la gêne que j'ai eue et qui m'a fait quitter les lieux. Outre le fait que je veux faire ce voyage à la russe, et non comme un occidental wealthy, ou un russe millionnaire, qui s'assure de tout en payant tout, c'est la jeune femme qui m'a troublé, je m'en rends compte maintenant. Et heureusement que je n'en ai pas eu conscience avant, car à la vue et au sourire de cette beauté incroyable, sise à 20 cms de moi, sur un canapé et me regardant les yeux, je crois que j'aurai pu dire OUI pour l'achat d'un lave-linge, d'une salle à manger et d'un équipement hifi plasma !! Bref je crois que j'ai fui sans m'en rendre compte (ne pas dire OUI) et même NON un peu brusquement, et j'en ris sous cape maintenant dans la rue, sachant très bien qu'elle n'en a rien à faire. La librairie se trouve être une quincaillerie, décidément Jean-François, qui ne possède même pas les ustensiles de cuisine que je voulais acheter. Retour au point de départ par des chemins de traverse, le long d'usines désaffectées et de pancartes d'hôtel improbables, et par un raccourci non voulu bientôt à la maison. Dodo ? Que nenni. J'ai prévu une dernière sortie pour internet pour saluer mon petit monde après cette journée crevante. Demain il faut faire toutes les démarches, notamment achat, retrait de liquide, avant les Solovki précédé de Valaam. Je regarde le hockey sur glace la télé où les Russes sont vraiment brillants, n'ayant pas perdu le sens des improvisations, du feeling, flair qui défait les tactiques par des passes et des désaxements qui soumettent les défenses. Beaucoup de vivacité aussi et des commentateurs aussi sérieux que pour nos matchs de foot. Sport national oblige. Dodo !



















1 commentaire:

mt a dit…

ouais pas très attirant..... mais je me suis à nouveau régalée des commentaires !

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