jeudi 13 novembre 2008

L'Icone une école du regard

Il fallait bien qu'un visage ...




La tradition romaine nous offre des représentations du Christ imberbe (fresques du cimetière de Calliste du début da IIIe siècle ou des catacombes Saints-Pierre-et-Marcellin à Rome de la fin du IIIème siècle)alors que les traditions orthodoxes conservent quelques-uns des traits historiques du Christ : la barbe et les cheveux longs, par exemple, signes de son inscription dans un lieu et une culture. Le Christ ressemble ici davantage à un jeune prophète sémite qu 'à Orphée descendant aux Enfers ou à un empereur romain.Une légende est à l'origine de cette icône dite Achéropoietes (c'est-à-dire non faite de main, d'homme) selon laquelle la première icône du Christ fut envoyée par le Christ lui-même au roi Abgar V Oukhama, prince d'Ossoeme, royaume dont la capitale s 'appelait Edesse. Le roi Abgar V, lépreux, souffrait tant qu il demanda à son archiviste, Hannan, de trouver le Christ pour lui demander de le guérir. Ce dernier ne pouvant se déplacer, Hannan décida de réaliser son portrait, mais s 'avéra incapable d'aboutir dans son projet : si grands que soient l'art et l'habileté d'Hannan, il ne pouvait saisir le visage du Christ.Jésus Lui-même prit alors un linge, l'appliqua sur Son visage, y imprimant ses traits. On appela ce linge mangdylion. Lorsque le roi regarda la précieuse icône, non faite de main d'homme, il guérit. Le petit-fils d'Abgar étant retourné au paganisme, l'évêque de la capitale royale fit murer ce que l'on nommait désormais la “Sainte Face”. Chosroès, roi des Perses, assiégea la ville en 544 mais, grâce aux prières adressées à l'empreinte du Christ, Edesse fut épargnée. Les Arabes s'emparèrent de la ville en 630, mais ne mirent pas fin à la vénération de la “Sainte Face”. De leur côté, les Pères du septième Concile œcuménique de 787 et saint Jean Damascène y firent référence. L'icône devint ensuite l'objet de marchandages : les empereurs de Byzance, Constantin Porphyrogénète et Romain Ier l'achetèrent en 944 au prix de deux cents prisonniers sarrasins et douze mille deniers d'argent. Le 16 août, on célébrait le transfert de l'icône à Constantinople. Mais en 1204, lors du sac de la ville par les croisés, la Sainte Face disparut. C'est à cette époque que, en Occident, naquirent les légendes concernant une sainte femme qui, en essuyant le visage du Christ sur le chemin du Golgotha aurait gardé sur son linge les traces de sa beauté et de sa souffrance : il s agit du fameux “voile de Véronique”, dont le nom en grec signifie simplement “vraie icône”(vera ikona). Le Christ de cette icône Achéiropoietes apparaît comme “flottant” dans un linge, sans cou ni épaules. Il illustre ainsi les légendes du roi Agbar et de “sainte Véronique”; il nous rappelle également que chacun de nous est un tissu, un linge plus ou moins pur sur lequel peut s'imprimer la présence du Christ, celui qui est venu donner un visage aux sans-visages.

1 commentaire:

mt a dit…

en cliquant sur le lien "il fallait bien qu'un visage...."
voila ce que j'obtiens :
"Sorry, the page (or document) you have requested does not exist."
C'est quoi ça Hi! Hi! Hi! !!!!

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