mardi 23 décembre 2008

Le Christ dans la peinture


Nicholas Ge : le Christ à Gethsemani


Bellini, le Christ bénissant

Le Christ a été un sujet qui d'une profonde piété emmenait l'être humain au plus profond de ses sentiments de son humanité. Pas étonnant qu'il ait dès lors donné lieu à des toiles magnifiques de bonté et de beauté, de la part même de certains qui tels nicolas gay ne sont pas forcément orthodoxes.

Ce périple nous emmenera aussi bien en Russie qu'en Italie en Allemagne et à des périodes vraiment différentes.

La qualité des images influencera beaucoup l'aspect des sentiments humains de la plus ou moins grande solitude ou luminosité accompagnant le christ.

Il nous parle tellement de nous que Dürer n'a pas hésité tel un miroir à en faire un autoportrait. Peindre le christ a emmené certains peintres au plus profond de leur talent dans un dialogue qui s'intaurait entre l'homme et le peintre. Ainsi Mantegna ne se séparera jamais de son oeuvre sur le christ mort :



Et au passage, un lien vers la superbe exposition sur Mantegna au Louvre (lien dont la durée de validité tient à l'hébergeur de cette magnifique retranscription de l'expo).

Le Christ peut également être désabusé comme tout être humain devant la difficulté de la tâche, recouvrant, pour un moment de défaitisme, d'improbables pensées sur sa destinée et celle de l'humanité, toujours par Mantegna :



Combien de Christ ont également suscité, servi des changements dans la peinture créatrice, ouvert de nouvelles voies et y voir un hasard me semblerait une erreur. Quand ils ont voulu révolutionner la peinture, par quelle autre voie mieux le faire sentir que par la présence du Christ, renouvellée sur la toile. Kramskoi et plus encore Nicolas Ge ont abouti à ces changements novateurs. Ils sont en ceci des successeurs à Mantegna qui avec son Christ mort avait déjà révolutionné l'art pictural en changeant la présentation habituelle du Christ.


Kramskoï, chef de file des Ambulants


Nicholas Ge : le Christ au Golgotha

Il est évident que j'en ai oubliés beaucoup. J'enrichirai peut-être au fur et à mesure mais il me tenait déjà par quelques exemples de montrer l'importance dans la peinture de l'exemple christique source morale et iconographique des peintres. Parce qu'il est un exemple et parce qu'il est à l'instar de tout être humain. A même de nous parler car nous renvoyant à notre conscience tout en représentant la miséricorde, la morale suprême, incarnée.

Sans compter la sainte face de Zurbaran, aussi appelée voile de Véronique du nom de celle qui a récupéré le linceul entourant le visage du christ au tombeau, lequel apparaît ensuite en transparence. A l'origine d'une foi mystique comme les reliques, le sujet a fait l'objet d'une représentation en peinture saisissante par le maître sévillan :



Otto dix montre le christ à la fois en autoportrait représentant la destinée humaine et confrontée à la première guerre mondiale qui aura profondément marqué l'artiste faisant peser le comment, le fond du message sur la beauté et la forme prises pour l'exprimer, quitte à faire moins beau. Il n'y a pas le choix du comment faire (comme dans ses peintures de guerre allant jusqu'au morbide insupportable des chairs putréfiées, des vers et de la gangrène. Les jambes d'un mort sont constellées de pustules ou de blessures purulentes) quand prime la souffrance à faire passer à travers le visage christique.

Sous le thème "d'une guerre à l'autre", une centaine de dessins du peintre allemand Otto Dix (1891-1969) ont été réunis jusqu'au 30 mars 2003 à Beaubourg. Les scènes décrites, les portraits, les nus dérangent toujours aujourd'hui tant le désespoir y est lancinant. La férocité ironique du trait et l'application à traiter en réalité monstrueuse la montée du nazisme a entraîné la destitution de DIX en 1933 de sa fonction de professeur à l'Académie des beaux-Arts de Dresde. Les nazis lui interdirent d'exposer, comme faisant partie des artistes «dégénérés». Les autoportraits où l'artiste s'identifie au Christ sont toujours hantés par la guerre et la souffrance des suppliciés. Faute d'avoir pu retrouvé ce tableau, je vus joins la vision du Christ qui l'a beaucoup marqué et qui est cité par beaucoup de peintres, celle du retable d'Issenheim :



avec le lien vers wikipedia

Un autre site sur les visages du christ dans la peinture :
parcours artistiques la sainte face

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Hölderlin, Hyperion



"Dans tes faux-fuyants,
Les crimes ont été escamotés
Dans un endroit
Où ils peuvent oublier"

Portishead



"Je suis d'une morale douteuse : je doute de la morale des autres"

Marguerite Duras



Je suis bourré de condescendances
Pour mes faiblesses si dures à avaler
Ce qui fait que je flanche
Quand on essaie de m'apprécier

Miossec, le chien mouillé (en silence)